jeudi 24 septembre 2015

Nina aux Îles du Salut


Nous sommes aux îles du Salut, sur l'île Royale. Nina se tient là devant hors champ. Elle est brésilienne. Elle est arrivée en Guyane il y a déjà quelques années, clandestinement. Elle est vêtue d'une robe légère bleue nuit, avec des franges. Elle tient son fils, Paolo, six ans, par la main. De temps en temps Paolo lâche la main de sa mère pour jouer avec les franges de rayonne. C'est agréable. C'est l'italien qui les a menés jusqu'ici, avec la navette de Kourou. Il y avaient d'abord les français, les métros, puis il y a eu les russes et maintenant les italiens. Ils viennent tous pour les fusées. Quand ils en font décoller, on vient sur la colline, avec le piquenique, et on regarde. Il y a du monde, on parle fort. Ca ne dure pas longtemps le décollage, Paolo dit que c'est comme une étoile filante mais à l'envers. C’est bien tous ces gens réunis là. . Après on va se coucher et quelques jours plus tard les ingénieurs retournent dans leur pays. Il y en a bien qui restent plus longtemps, mais ceux-là, ils sont en famille. 
Avec l'italien c'est bien, il a la peau douce et il sent bon. Eau Sauvage, c'est son après rasage. Non seulement ça sent bon mais Nina aime l'image sur la boîte avec Corto Maltese et le nom du parfum écrit, elle l'a vue la première fois qu'elle est venue dans son hôtel, c'est lui qui lui a parlé du marin sur la boîte. Et puis l'italien, il veut bien emmener Paolo quand ils partent en promenade. Aujourd'hui les îles du salut, le bateau, le restaurant, en dessert elle a pris une pêche Melba! L'italien est resté au restaurant fumer un cigare, Nina et Paolo sont partis marcher un peu. 
Et elle se tient là maintenant, la main de son fils dans la sienne. Elle regarde cet ancien chemin pavé de grosses pierres qui monte vers les vestiges du bagne. Elle pense à son fils, son avenir, et serre sa main un peu plus fort...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire