dimanche 6 mars 2016


Famille


Ils sont tous là, les enfants, les parents, les grands parents, les oncles , les tantes, les cousins. On a fait grillé quelques saucisses, on a sorti les bières de la glacière et on rit, on mange, on se raconte les derniers nouvelles entre deux histoires drôles, on parle fort. Il y a celui qui fait le coq et va piquer une tête en chantant à tue tête, il y a celle qui reste à l’écart, dans son monde, et le plus petit, à l’abri sous les feuilles, qui dort, innocent.
« On passe la moitié de sa vie à s’éloigner de sa famille, l’autre moitié à s’en rapprocher.»
Je ne sais plus où j’ai entendu cette phrase, mais pendant des années, j’ai voulu m’éloigner des miens. Ce genre de réunion me mettait mal à l’aise. Et puis j’ai rencontré Sophie, avec l’intime conviction que nous vieillirions ensemble. Nous avons eu deux beaux enfants. Petit à petit je me faisais une autre idée de la famille. Plus les enfants grandissaient, plus j’étais curieux de mes ancêtres. Une fois l’an, l’été, nous nous retrouvions dans une prairie aux Trois Couronnes, une montagne basque, pour faire griller quelques saucisses. Il y avait mes parents, mes soeurs, leurs maris, mes cousins, cousines, oncles, tantes et les enfants des uns et des autres. Je prenais de plus en plus goût à ces retrouvailles, et me surprenais à y raconter des blagues. Alors qu'enfant je ne pipais mot à la maison, il fallait que je sorte, que je m’éloigne pour parler, faire le clown et exister.
Le temps passe, certains ne sont plus, nos maux prennent de plus en plus de place dans les conversations, c’est le temps des enfants, des petits enfants. Sur l’arbre je ne suis plus feuille, mais branche…

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