samedi 14 mai 2016


Caché


Je l’ai vu arriver de loin. Il s’arrêtait tous les dix mètres, s’asseyait sur le muret, intervertissait les cartons qu’il avait devant les yeux puis repartait. Il marchait doucement, poussant son caddie, le visage caché.
J’ai d’abord cru qu’il lisait en marchant, un plan, quelques mystérieux mantras, où  un de ces textes qu’on ne peut lâcher avant de l’avoir terminé.
Quand il s’est approché, j’ai vu qu’il se cachait , tout simplement, comme un enfant qui devient invisible la main devant les yeux.
Et il ne tirait pas son caddie mais le poussait devant lui, comme une protection supplémentaire.
Il avançait ainsi dans cette belle et douce matinée de mai, incapable d’affronter ce monde autrement…

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