mardi 22 novembre 2016

La Grande Descente



Enfant, j’habitais une grande résidence entourée de terrains vagues. Il y avait une rue en pente, avec du goudron et quelques gravillons, nous l’appelions la grande descente. Au bout, il y avait un portail métallique blanc. À vélo, nous faisions la course autour des immeubles et finissions par un dérapage controlé sur les gravillons, pile devant le portail.  Nos vélos étaient ornés de capsules de bouteille de vin en plastique bleus, rouges, vertes et jaunes, coincées entre les rayons. Un morceau de carton épais attaché sur la fourche arrière  claquait sur la roue et nous donnait l’illusion d’un moteur. Mon vélo était bleu.
Un jour, je devançai les copains et m’engageai à fond dans la descente. Mes freins lâchèrent quelques mètres avant le portail et je me jetai sur le coté pour finir tout écorché sur la pelouse  qui bordait la route.
J’avais mal, sans doute,  et la marque du gravier sur les genoux mais je ne me souviens que de la griserie de la course,  de la beauté du plongeon tel un cascadeur de cinéma, de la montée d’adrénaline et des cris des camarades.

                                                                            (Morlancourt, Somme, 3 novembre)

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