lundi 18 juin 2018


Chimie


(Escargot des jardins et chardon sec, Blayac, Aveyron, 8 juin)

Il pleurait du matin au soir, atteint d’un mal dont il ignorait la source. Parler, écrire, lire, agir, rien n’y faisait. Il ne dormait plus, il se sentait fondre. Bientôt il ne resterait de lui qu’une flaque, puis un mince filet d’eau salée s’en allant dans la pierre fissurée.
En dernier recours, il fit appel à la chimie. Les larmes cessèrent. L’oeil restait sec, l’émotion présente mais légèrement de côté.
Ses nuits s’apaisaient. Il refit surface, une joie discrète chassa la mélancolie. Il revint au monde, côtoyant son mal comme on apprivoise une bête sauvage.
Il allait mieux, beaucoup mieux, disait-on. Bientôt il pourrait se passer des médicaments.
Les larmes couleront-elles à nouveau? Quelle sera leur saveur?

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