Sonnaille
(Marciac, Gers, 27 juillet, 13h 20)
Le soleil tape sur les hauteurs de Marciac.
En bas ça chante, ça swing, ça jazz.
En haut quelques belles indifférentes en robe d’été restent à l’ombre.
Celle qui porte sonnaille est à l’écart, hors champ.
Je me souviens du vieux Jean qui gardait les vaches dans la pente boisée derrière la ferme.
Jean avait perdu un bras à la guerre. La manche gauche épinglée à l’épaule, le bâton dans la main droite, il menait le petit troupeau.
Chaque soir nous attendions, mes sœurs et moi, avec impatience le retour des vaches. Au son des sonnailles se mêlaient les voix du fils, Joseph, et de sa femme, Alice qui prêtaient main forte au père. Ce chant, pour moi c’était un chant, accompagné à la cloche, ponctué par quelques aboiements, ce chant m’accompagnera toute ma vie.
C’était en Ariège, à Bareille, pas très loin de Saint-Girons, à une centaine de kilomètres de Toulouse.
Ce soir sous le grand chapiteau de Marciac, dans un magnifique hommage à Claude Nougaro, André Minvielle chantera Toulouse avec cet accent qui fait chanter les pentes des Pyrénées et les vallées du Béarn. Il y aura tout au long du concert deux chant-signeurs à gauche de la scène à la gestuelle magnifiquement jazzy.
Pour signer le mot cloche, on balance la main droite en cloche au dessus de la gauche à plat.