Prendre la mer
(Hendaye, 22 août, 20h 20)
Une vie tranquille, à fabriquer brosses et balais pas loin de la mer, et chaque soir, un peu fatigué, aller sur le port rêver de voyages au long cours. Il louait un petit appartement en centre ville, il fallait un bon quart d’heure de marche jusqu’au port, l’air de l’océan de plus en plus prégnant au fur et à mesure de son approche le revigorait, jusqu’à ce que le claquement des haubans contre les mats métalliques lui fasse oublier sa journée de labeur. Un an avant la retraite il reçut un petit héritage d’un oncle d’Argentine, un berger basque parti faire fortune en Amérique. Son premier souhait fut d’acheter un voilier et de prendre la mer. Faire le tour du monde, et porter des chemises à fleurs comme Antoine. En prenant ses premières leçons de navigation il découvrit qu’il était sujet au mal de mer, un violent mal de mer, son vieux rêve s’avérait compliqué. Il renonça à s’offrir un bateau. Par contre, il acheta un appartement surplombant le port. Un appartement orienté à l’ouest, il voit au couchant briller les eaux calmes de la rade. Les jours de gros temps, il laisse les fenêtres ouvertes et s’assoit sur le balcon. En bas les bateaux tanguent, les haubans claquent, en haut se sont les volets qui frémissent, la pluie lui pique le visage, elle a un goût d’embruns, elle entre dans l’appartement, il faudra écoper, il ne bouge pas, il ferme les yeux, il s’en va voir son oncle par-delà l’océan.
I was doing a TV commercial on a sailboat headed out of the San Diego harbor. I got so seasick we had to turn around and forget the whole thing. You can't have your on-camera spokesperson hanging his head over the side.
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