samedi 30 septembre 2017


La maison est vide


 (Vaucresson)

La maison est vide. Tout le monde vient de partir.
Au jardin, la prairie se couvre de feuilles mortes. 
Le rosier est nu. Il ne reste qu’un bouton  solitaire.

vendredi 29 septembre 2017



L'arbre de Siméon


 (Feucherolles, Yvelines, 31 décembre 2015)


Chaque jour, après l’école, Siméon venait voir son arbre. Il lui tapotait le nez, observait le fond de ses yeux noirs, y dénichait parfois un oiseau ou un rongeur. Siméon ne voyait pas très clair. Il devait porter des lunettes très épaisses. À sa dernière visite chez l’ophtalmologiste, une femme qui sentait très bon, on lui avait examiné le fond de l’œil, il avait bien retenu l’expression.
Lui, il soignait son arbre. S’il trouvait un oiseau, ce n’était pas grave, l’oiseau s’envolerait. S’il trouvait un rongeur, il fallait opérer. Il plongeait sa main au fond de l’œil, saisissait délicatement l’animal, et le relâchait dans les feuilles mortes.
Simeon avait trouvé dans le dictionnaire plein de mots savants pour soigner les yeux, ainsi parlait-il à son arbre: nous allons procéder à un electroculogramme, extraire les corps flottants de la chambre postérieur, rééquilibrer l’humeur aqueuse au laser argon, et rectifier votre amétropie par une ablation personnalisée…
D’autre fois, il s’asseyait au pied de l’arbre et racontait les nouvelles maisons en construction, l’avancée des clôtures, les traces des bulldozers. Il disait qu’il veillait, que maintenant qu’il faisait partie de son jardin, le vieil arbre ne craignait rien.
Il avait un jour posé ses lunettes rondes sur le nez de bois et dansé autour de l’arbre. L’ arbre avait émis un craquement, et un passereau avait jailli de son œil grand ouvert.

jeudi 28 septembre 2017


Dans la prairie


S'enfouir et dormir

(Étang de Sainte Perine, Forêt de Compiegne, Oise, 23 août)

mercredi 27 septembre 2017


À l'aplomb


(Perpignan, Pyrénées-Orientales, 30 mai)

Manolo habite un minuscule appartement dans le quartier Saint-Jacques à Perpignan. La peinture s’écaille, les robinets gouttent, les huisseries laissent passer le vent. Manolo  a vingt ans, il est sec et dur comme un bois flotté qui ne craint plus rien, si ce n’est le feu. Chez lui, il n’y a rien d’autre qu’un lit, une chaise, une table, de quoi faire la cuisine, et un rideau  de coton rouge et blanc à la fenêtre. Ses vêtement sont pendus à un fil tendu entre deux murs. Il ne reçoit personne. Quand il est là, il ne bouge pas. Il économise le moindre geste tandis que sa pensée court.
Manolo travaille au noir pour un démolisseur. Il fait tomber des murs à coup de masse, charge des pelletées de gravats et trie la ferraille. Il aime ce boulot. Chaque coup porté aux vieux murs le tient à distance de ses démons. Ses premiers souvenirs sont une caravane en feu, un homme avec un couteau dans le ventre et une femme qui hurle. Il a fallu grandir avec, puis échapper à la tentation des armes.
Quand Manolo ne travaille pas, il court, il expulse la poussière des chantiers. Le dimanche matin, il court jusqu’à l’aéroport, une dizaine de kilomètres. Arrivé sur la route aux abords des pistes, il s’arrête. Dés qu’il aperçoit l’avion de huit heures en bout de piste prêt à décoller, il pique un sprint jusqu’à  l’aplomb de la trajectoire de l’appareil.
Il sait que lorsqu’il courra assez vite pour voir passer l’avion juste au dessus de sa tête, il pourra définitivement quitter cette ville, reprendre la vie nomade de ses ancêtres.

mardi 26 septembre 2017


Un Geste


Cette photo a été faite en 2007 à Apatou, lors de mon premier voyage en Guyane.
À l’époque je n’avais pas d’appareil photo. J’avais emporté dans mes bagages quelques appareils jetables Kodak pour montrer à mes enfants comment c’était, à l’autre bout du monde.
La photo est flou, mais le geste est clair. C’est comme ça la Guyane, floue, avec ces fleuves qui charrient de tout, ces populations déboussolées, la tôle et la rouille, l’inextricable végétation, la pluie qui claque, les ordures  et les épaves au bord des routes, mais claire, avec le passage de l’ibis rouge au couchant, les cris des singes hurleurs au cœur de la forêt, la danse des Touloulous, le goût de la sueur et ce parfum qui prend dés le premier pas sur le tarmac.
C’est là, me dit cet enfant.
Ce soir, après une journée de travail autour de l’écriture et de la parole, avec un groupe d’une dizaine de belles personnes, je rentre à la maison épuisé, le cerveau à marée basse et le cœur au ralenti. Je traîne, je m’étends, me relève, reprends mollement mon ordinateur, regarde quelques photos récentes, relis d’anciens textes, jusqu’à qu’à ce que je tombe sur cette photo.
C’est là me dit l’enfant, et me prend l’envie de danser, doucement.

lundi 25 septembre 2017


Quelques fleurs


(Vaucresson, 30 juin 2017)

Nadine se presse. L’orage menace, son mari ne supporterait pas de voir sa nouvelle robe Chanel et ses escarpins Louboutin imbibés d’eau. Elle frisonne au son du tonnerre qui s’approche. Elle s’inquiète, elle s’énerve, son fils Louis la retarde, elle le tire par la main, elle crie. Le petit garçon voudrait juste cueillir quelques fleurs pour qu’elle n’ait plus peur.

dimanche 24 septembre 2017


Miniatures éphémères
"Moi, j'm'en fous..."


(Vaucresson, 15 mars)

 Sur le groseillier sanguin, moi j’m’en fous…

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▶ 3:06
https://www.youtube.com/watch?v=UKR_gpai6nE

samedi 23 septembre 2017


À la maison des vieux


(Uzerche, Corrèze, 6 septembre)

Derrière le mur jaune monsieur Pierre attend une rose à la main. Il a chipé la fleur sur le comptoir de la salle de réunion. Une épine s’est plantée dans son doigt, il a sucé le sang en pensant à son jardin. Monsieur Pierre a 83 ans, ou 23, 13, 73, 93, il ne sait plus trop, juste que c’est beaucoup mais sûrement pas autant que tous ces vieux qui vivent ici.
Monsieur Pierre attend sa femme, quand elle passera, il surgira, fera  « bouh! », elle fera « oh, Pierre… », il lui offrira la rose, et ils courront dans les allées.
Coralie, l’aide soignante, est si lasse. Elle a mal au dos, Mme Bartes pesait des tonnes ce matin.
Et monsieur Paul qui vient de décéder, elle s’était attachée à cet homme timide.
Coralie s’approche du mur jaune. Monsieur Pierre s’apprête à bondir, un petit bond de vieillard…

vendredi 22 septembre 2017


L'olivier


(Villa Adriana, Tivoli, Italie, 11avril)

A l’instant où le vieil Eugenio s’appuie à l’arbre pour reprendre son souffle, il sent la présence de sa mère qui lui murmure un peu de réconfort. Penchée sur lui, elle apaise ses peurs et l’invite à le rejoindre.

jeudi 21 septembre 2017


Un ange est passé


Voilà l’automne, le temps des migrations. Un ange est passé au dessus de mon jardin.

mercredi 20 septembre 2017


Marin Pécheur


(Saint-Jean-de-Luz, 27 avril 2016)

Quand Peio rentre à la maison après plusieurs jours de mer, les lèvres gercées, les mains crevassées, l’odeur du poisson accrochée à la peau, il n’a qu’un seul désir, sombrer dans les bras de Maria, se laisser faire, se laisser prendre dans sa nasse, se perdre dans les plis odorants, s’enfoncer dans le moelleux, le chaud, le doux, le sucré, fondre, disparaître, s’absoudre de tant de poissons éviscérées, de tant de morts inutiles rejetées à la mer, oublier le fracas des vagues, du vent, du moteur et des treuils, n’être qu’à cette voix qui murmure qu’elle a attendu trop longtemps.

mardi 19 septembre 2017


Le Vent


C’était à Berck-sur-Mer le 14 avril 2014. Il y avait l’insouciance de l’enfance et du vent.
Et pourtant déjà se dessinait l’ombre de quelques dévastatrices métamorphoses.

lundi 18 septembre 2017


- Couleurs -


(Saint-Laurent-du-Maroni, 14 mai 2009)

La pluie est trop fine pour chanter, le Maroni charrie la mélancolie d’une chanson de Léonard Cohen.  Gris,  tout est gris. Et pourtant, en haut de l’escalier, il y a deux amants qui tournent, tournent. Et le bois des murs est bleu, rouge, vert, jaune, peint de fleurs des tropiques, rose de porcelaine et frangipanier, le jaguar y danse avec le tatou, le toucan avec le colibri, aux cimes des grands arbres les perroquets bradent aux enchères les soucis de ce monde, tandis que le long de l’eau claire la biche flirte avec le caïman et le courant effleure le cacao rivière.
Il n’y aura jamais assez de couleurs pour raconter l’histoire des deux amants qui tournaient dans les cabanes abandonnées, il faudra en inventer, et tourner, à son tour…

dimanche 17 septembre 2017


Miniatures éphémères
Tête à tête


 En hommage à tous les reporters animaliers dont les documentaires n’ont jamais cessé de m’enchanter.

 La Vie des Animaux - YouTube

https://www.youtube.com/watch?v=soRUclDK0w4

samedi 16 septembre 2017


Le sang qui bat


Lorsque j’étais enfant, la nuit, l’oreille collée sur l’oreiller,  parfois j’entendais le sang battre dans ma tempe. J’avais peur, c’était le loup qui frappait à ma porte.
Maintenant quand je sens mon cœur qui bat dans le noir, ce sont  ceux que j’aime qui frappent à ma porte, et je m’endors comme un bienheureux.

vendredi 15 septembre 2017


Il fallait arriver avant la nuit


 Il fallait arriver avant la nuit, à l’heure où le paysage rassemble.
Quand je suis venu chercher l’urne contenant les cendres de mon père, l’employé des pompes funèbres m’a demandé si je voulais me recueillir une dernière fois. Ben non, lui ai-je répondu, on a huit cent bornes à faire, on aura le temps de causer. l’homme ne savait pas sur quel pied danser.
j’ai glisser le certificat de crémation dans le sac contenant l’urne comme on glisse le ticket d’un nouvel achat et je suis sorti l’urne sous le bras comme on porte un bébé. Elle était sacrément lourde. La situation me serrait la gorge autant qu’elle m’amusait.
J’ai mis l’urne dans le coffre et je suis parti pour Hendaye avec papa. La veille j’avais longtemps hésité à proposer un covoiturage sur Blablacar. Mon père aimait rencontrer de nouvelles personnes et en même temps il craignait d’être dérangé. J’ai passé l’annonce, personne n’a répondu, c’est sans doute lui qui a décidé.
Le voyage fut doux. Mon père aimait les voitures, il avait confiance dans ma conduite. J’ai fait une halte à Poitier pour voir ma fille que son grand-père aimait beaucoup.
Je suis resté muet tout le long du trajet. On aura le temps de causer, avais-je dit. Hé bien non, il n’y avait rien à dire, les choses étaient là, comme elles l’ont toujours été, simplement là, souterraines.
On met tant de temps à le comprendre.
Me voilà sur la route de la Corniche. Il fait encore jour. Je m’arrête. Il faut que je dise à ma mère et mes sœurs que nous sommes bien arrivés. Nous nous réunirons plus tard pour la dispersion des cendres.
Rien n’est terminé, jamais.

jeudi 14 septembre 2017


Hé merde 2


 (Ostie, Italie, 12 avril)

Rick a bu quelques verres en bord de mer en compagnie d’un ancien employé des pompes funèbres de Palerme.
 Gino sortait de taule. L’entreprise pour laquelle il travaillait servait de couverture à un trafic de drogue. Il n’était qu’une petite main, il n’avait pas pris lourd, mais maintenant, impossible de retrouver du boulot, alors il bricole de ci de là. Aujourd’hui il vend des lunettes de contrefaçon sur les plages d’Ostie. Quand Gino a  vu Rick assis sur la plage, son pantalon d’alpaga retroussé, ses chaussures de daim bleues soigneusement posées sur le sable, son air de chien battu face à la mer, il s’est assis à côté. Il lui a même semblé voir une larme couler au coin de son oeil.
Ils sont restés un moment côte à côte silencieux. Une fille est passée au bord de l’eau. Elle portait une jupe courte, elle était pieds nus, un bracelet brésilien à la cheville gauche, ses jambes étaient interminables. Ils l’ont suivie du regard, ils se sont regardés, ils ont soupiré, puis ils se sont confiés l’un à l’autre. Gino a raconté ses histoires d’urnes funéraires bourrées de cocaïne, sa copine qui l’a plaqué quand il s’est fait coincé, son père qui l’a déshérité, le chinois qui lui fourgue les lunettes, la concurrence africaine, et son goût immodéré pour la Grappa. Rick a raconté son concert de la veille à Rome. A l’instant où il se lançait dans un de ses solos de batterie mémorables, à mille kilomètres de là, son vieux père s’éteignait paisiblement. Il ne l’avait pas vu partir mais ils s’étaient parlé juste avant qu’il ne s’envole pour l’Italie. Son père qui était un turfiste invétéré, sentant sa fin proche, lui avait dit qu’il souhaitait que ses cendres soient répandues au pied du poteau d'arrivée de l’hippodrome de Vincennes, ainsi il passerait chaque jour à la télé avait-il dit.
Rick se demandait comment s’y prendre pour ne pas trahir son père. C’est à cela qu’il pensait quand Gino s’est assis sur le sable.
Les deux hommes avait besoin de réconfort, d’un peu de Grappa, et d’une fille qui les serre dans ses bras.
Rick a acheté une paire de Ray-Ban à Gino, et ils sont allés vider quelques verres au Vittoria Beach bar. Gino s’y connaissait en dispersion des cendres, il avait pas mal d’idée sur la question.
Après avoir évoqué les idées les plus saugrenues, ils en ont conclu que Rick devait se rapprocher de la société d’entretien des pistes de l’hippodrome. Ils ont alors imaginé l’esprit du vieux flattant la croupe des pur-sang, félicitant le vainqueur, ils ont imaginé les cendres accrochées aux sabots, soulevées par le souffle des naseaux, et Rick voyait son père hilare tel un centaure en cavale sur un air de Vivaldi.
Les deux hommes se sont quittés bien éméchés deux heures plus tard. Rick devait retrouver les membres de son trio à Rome pour un dernier concert avant de retourner en France. Il arriverait juste à temps pour la cérémonie, sa soeur s’occupait  de tout. Par contre, il ne savait pas si elle était au courant des dernières volontés de son père. L’incinération, oui, mais la dispersion, ce n’était pas sûr. Elle avait toujours reproché à son père de préférer les chevaux à sa mère et ses enfants. Rick attendait de la voir pour lui parler. Quoiqu’il en soit il tiendrait sa promesse.
Rick marchait vers la gare embrouillé par l’alcool et ses questions qui tournaient dans sa tête. La rencontre de Gino l’avait égayé, laissant parfois la place à quelques bouffées d’émotion.
Soudain, devant le petit parc d’attraction, il aperçoit la fille de la plage, ses longues jambes qui effleurent le trottoir. Il repense à son père qui aimait les filles, à Gino qui en aimerait bien une, à la dernière fois qu’il a tenu une fille dans ses bras, à la mer, aux chevaux… et il trébuche sur la trompe d’un éléphant,  s’étale de tout son long, trouant son pantalon d’Alpaga…Hé merde!

mercredi 13 septembre 2017


Matins

 
Ses nuits étaient catastrophiques, mais chaque aube lui offrait un univers recomposé.


(Uzerche, Corrèze, 2 septembre)

mardi 12 septembre 2017


Une Seconde


(Dans l'Aude, je ne sais plus où, 2 juin)

L’homme qui passe baisse la tête, rentre les épaules. Il marche sans bruit, il est invisible. Les chiens n’aboient pas, ils le regardent, il est des leurs. Il est devenu chien à force d’errance, il a appris à se nourrir aux poubelles, à éviter les regards hostiles. Il sait se terrer quand il le faut. Il est rarement le bienvenu. Il ne sait plus  d’où il vient, ni où il va. Il peut rester plusieurs jours sous un porche, dans un trou, dans un arbre creux. Il n’aime pas le bois qui brûle, il préfère le froid, ou bien s’enfouir. Il frôle les grilles,  parfois un souvenir éclaire son regard, une seconde; là, c’est une femme brune en robe de mariée, de dos, à l’avant d’une Ford Taunus bleue. Il y a un petit chien gris qui balance la tête sur la plage arrière. la route est noire, les champs dorés, le soleil incandescent; une seconde.

lundi 11 septembre 2017


A l'écart


(Lac de Charpal, Lozère, 26 juillet)

C’est une famille paisible. Ils ont sans doute fait le tour du lac, puis se sont arrêtés  pour pique-niquer.
Le fils est à l’écart, à peine un mètre ou deux. Il mêle au sable humide ses désirs. Un jour  peut-être il s’éloignera un peu plus, jusqu’à ne plus suivre le pas de sa famille. Puis il reviendra, peut-être…

dimanche 10 septembre 2017


Miniatures éphémères
Petits métiers
Les farceurs


Blottis dans les bouquets funéraires, les farceurs chatouillent le cœur des vivants quand la peine est trop lourde.

samedi 9 septembre 2017


Nous étions tous là


Nous étions tous là,
Dans quelques gouttes d’eau.
La porte s’est refermée,
Il y a eu la pluie, le vent,
Les grands pins
Qui dansaient 
Au dessus du bassin aux crocodiles,
Une nuée d’éphémères
Et le ciel.

vendredi 8 septembre 2017


Mes premiers pas


1956, vue du port de Dakar de la fenêtre de l’appartement où nous vivons. Mon père fait la photo,
je fais mes premiers pas.

jeudi 7 septembre 2017


Après


(Balloy, Seine-et-Marne, 24 août)

Nous ferons silence
Il ne restera que le Paon du Jour
Sur le Buddleia

mercredi 6 septembre 2017


Grattage


(Uzerche, 2 septembre)

Le vieil homme gratte une tâche sur le mur. Chaque jour il revient au même endroit, prés de la buanderie, il gratte avec son ongle le mur lambrissé. Brusquement il interrompt son geste, son visage s’éclaire, il part à l’autre bout de la pièce raconter au premier venu ce qu’il vient de retrouver. Aujourd’hui c’est un peu d’herbe, cinq fleurs rouges, un tricot jaune, une fille avec de longues jambes, la Callas qui chante la Somnambule, des larmes qui lui brouillent les yeux et une fillette qui fait ses premiers pas.
Ainsi passent les jours à l’EHPAD Les Primevères.

mardi 5 septembre 2017


Sur la colline d'Uzerche


La lune est montée du bosquet
Elle a laissé les nuages accrochés au jour
Elle est montée gravée des voix des anciens
Qui dansaient sur la colline d’Uzerche

lundi 4 septembre 2017


Il existe un endroit...


 (Uzerche, Corrèze, 2 septembre)

Il existe un endroit très mince où la joie et la peine se confondent.

dimanche 3 septembre 2017


Miniatures éphémères
...


 (Anémone du Japon, Balloy, 24 août)

« Le vent l’emportera… »

samedi 2 septembre 2017


Papa


(Cayenne, 13 mars 2010)

Aujourd’hui mon père s’en est allé à 12h30. C’était un homme d’une grande pudeur. Ce soir je repense à l’une des rares fois où il me fit part d’une émotion, celle ressentie, lorsqu’il était enfant, au côté de son père, sur un bateau voguant sur le Mékong.

vendredi 1 septembre 2017


La Mort


(Tivoli, Italie,  11 avril)

Et si la mort était un formidable jaillissement?