L'Agenda
(Travaillan, 9 juillet, 9h 45)
L’ombre du jardin en friche s’accroche au mur,
sur les étagères quelques objets résistent
D’autres finissent en vrac au fond d’un carton.
Les mains noires de poussière je tiens un agenda de 1915,
l’agenda de l’arrière-grand-mère,
le compte des jours de la deuxième année de guerre.
À chaque page le quotidien dans toute sa banalité,
un espace puis le compte-rendu précis des opérations militaires en cours.
Le temps s’arrête, les ombres se figent, les fantômes rôdent.
« Les fantômes rôdent » ou des esprits, crève-cœur et pourtant, sur la pointe des pieds, la vie encore, grâce des mots des objets, d’une attention modeste aux choses, elle ne meurt pas et court jusqu’à vous
RépondreSupprimerThe figure on the shelf looks like he escaped from Cervantes' imagination.
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