Mémère
(Les Bilheux, Septeuil, Yvelines, 12h 55)
On l’appellait Mémère, elle avait le nez pointu et la main leste, la lavandière du curée, une femme de poigne qui gardait parfois ses arrière-petits enfants, deux frangines et deux frangins, quatre mômes délurés qui s’entendaient comme larrons en foire. Elle descendait alors au lavoir son linge dans une brouette de bois, suivie d’une joyeuse petite bande. Un jour l’un des garçons faisant le mariole en équilibre sur les bords du bassin, est tombé tout entier dans l’eau froide. Mémère le punit à grand coups de battoir sur les fesses comme un vulgaire paquet de linge sale. Elle l’avait dit, le sourcil froncé, faut pas danser sur la margelle, une fois, deux fois, sinon…
Les trois autres terrorisés regardaient l’intrépide tressaillir à chaque coup de battoir.
L’une des deux filles était Sophie qui me raconte cette histoire, pour la nième fois avec le même plaisir, alors que nous faisons une pause au lavoir des Bilheux sur le chemin de Rosay à Septeuil, Septeuil le village de Mémère. Sophie rigole en pensant aux fesses de son cousin tandis que sur les pierres du lavoir dansent les ombres fantômes des lavandières.
The story reminds me of my mother-- and how she handled things. A very long time ago.
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