En Attendant
(Grand Porte-Queue, hameau de Sauvas, Hautes Alpes, 16 juillet)
Huit heures, je pars vers le Pic de Bure. Au départ du sentier, sur le parking ombragé bordé d’une prairie en fleurs, près d’une voiture rouge, une petite vieille assise sur un fauteuil de toile pliant me fait un signe. Elle a un plaid en polaire rose sur les épaules, à ses pieds sont posés son sac à main, un thermos et une glacière bleus, une bouteille d’eau et une bouteille de vin. Elle est coiffée d’un bob jaune, ses cheveux sont très blancs, bouclés, son visage est tout ridé. Je m’approche pour la saluer. Vous montez là-haut? me dit-elle. Vous verrez mon fils, il vient de partir avec Martine et Ludovic, il marche bien le petit, c’est une bonne journée pour balader.
Durant mon ascension, je croise deux familles avec un jeune garçon. Je repense à la dame du parking, essaie de trouver des ressemblances, deviner quels sont ceux que la grand-mère attend.
À mon retour, vers seize heures elle est toujours là, assise dans la même position. Le plaid est plié, posé sur le sol, la glacière ouverte, les bouteilles quasiment vides. Elle me sourit. Ses enfants ne sont pas encore redescendus. Quand je lui demande si la journée n’a pas été trop longue, elle me répond: Oh non, j’ai volé toute la journée!
Il n'y avait pas que de l'eau dans la glacière !
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