vendredi 31 mai 2019


Pourquoi?


(Hendaye, 21h 40)

Il s’est assis sur le bois flotté. Pourquoi, pourquoi, pourquoi? Ses questions s’accrochent au bois mort, creusent le sable humide. La mer monte, lui lèche les pieds. Il se lève, regarde le ciel changer de couleur. Il est soulagé. La marée emporte le bois, lisse le sable.
Mais les vagues ne feront que déposer le bois un peu plus loin, et les questions reviendront, c’est ainsi.

jeudi 30 mai 2019



L'escargot des dunes

 
(Hendaye, 21h30)

Escargots des dunes ou Limaçons de Pise, ils sont des milliers agrippés aux herbes poussées sur le sable au bout de la plage. Ils ont patienté la journée en plein soleil, recroquevillés dans leurs coquilles. Le jour décline et voilà les cornes qui se tendent. L’ascension jusqu’aux graines sera longue, la plante et le gastéropode auront le temps de faire connaissance.
Au dessus, les avions griffent le ciel. On dit qu’il faut une demi heure par jour de marche rapide pour aller bien; sur la plage ou la jetée, hommes et femmes sont nombreux à courir dans leur tenues moulantes. Regarder danser les escargots est  tout aussi bon pour le cœur.
Dans un élan de fol optimisme, j’imagine notre président, lors du conseil des ministres, soudain tout arrêter pour observer un escargot allant nonchalamment sur l’accoudoir de son fauteuil.
Il est 21h 30. À mes pieds c’est un ballet délicieux; j’entends les premières notes du matin dans Peer Gynt de Edvard Grieg, sur chaque brin grimpe un limaçon, et la nuit vient doucement.





mercredi 29 mai 2019


Un matin


(Hendaye, 8h)

Beau ciel
petites vagues
chiens fous
jamais matin
n’est banal

mardi 28 mai 2019


À quinze ans


(Biarritz, Côte des Basques, 26 mai)

Nos mobylettes étaient des Peugeot 101 ou 102, des Motobécane bleues, des Honda au son si caractéristique. Il y avait  ceux qui se rêvaient pilote de course et resserraient les guidons, ceux qui se prenaient pour Peter Fonda dans Easy Rider et les ouvraient au maximum. Les casques étaient facultatifs, nos cheveux  longs dans le vent étaient des étendards.
Nous portions des vestes de surplus militaire, des jeans rayés à pattes d’éléphant, des sacs de l’armée en bandoulière, nous fumions des gauloises, nous vidions le bar des parents, nous étions insouciants, nous imitions nos ainés qui avait fait la révolution, nous avions quinze ans.
C’était en 1970, le lycée devenait mixte. À un âge où on ne pense qu’à ça, nous devenions fous.
Après les cours nous nous retrouvions devant le lycée, filles et garçons. Il y avait Jean-Philippe, Gilles, Sophie, Christine, Diane, Nelly et moi. Souvent quand l’un d’entre nous voulait sortir avec une fille, celle-ci en désirait un autre. C’était comme ça, pas plus grave que ça.
Nous allions chez Christine. Elle habitait près du lycée et avait aménagé sa cave en boite de nuit.
Nous écoutions Procol Harum, A Whiter Shade of Pale. Combien de slow ai-je dansé sans savoir où poser mes mains.
À quinze ans on est le roi, on croit tout savoir, mais quand il s’agit d’intimité, on est bien maladroit.
Nous lisions Emmanuelle, Histoire d’Ô, le Château de Scène, nous feuilletions des revues piquées à nos pères, Lui, Penthouse, nous découvrions nos corps, mais c’était toujours compliqué de dire je t’aime à une fille.
C’est si facile quand on a cinq ans ou soixante ans, mais à quinze ans…

lundi 27 mai 2019


Écho


(Venise, 23 janvier 2018)

Qui n’a pas connu de ces moments fugitifs où soudain dans un lieu et à une heure improbables, on aperçoit une silhouette familière? Le pouls s’accélère, le passé surgit, une voix, un parfum, des rires, un bar, une salle de cinéma, un escalier, un hall de gare, une porte fermée, un prénom.
C’est un peu flou, pourtant c’était hier. On se frotte les yeux, on se précipite, on appelle,  la silhouette a disparu. Ne reste que les rues désertes et l’écho d’un souffle dans la mémoire.

dimanche 26 mai 2019


Miniatures éphémères


(Île Royale, Guyane, 6 avril)

Remonter le temps

samedi 25 mai 2019


Un fils


(Apatou, Guyane, 31 mars)

Le ventre de la mère gargouille, l’enfant rêve de la rivière qui emporte papa.
Le père vient de rentrer, il se tient à l’écart, il n’ose pas les réveiller, il les regarde. Sa fille se porte bien, elle est belle. C’est la troisième. Maintenant, il lui faudrait un fils.
Plus bas les pirogues sont amarrées aux longs piquets de bois. Celle du père est bleue, la proue jaune et verte. À chaque naissance, il prépare ses peintures. Le jour où naîtra un garçon, il repeindra la proue aux couleurs de son fils.

vendredi 24 mai 2019


À demain


(Saint-Jean-de-Luz, 16h)

Un enfant court sur le pont de bois d’un transatlantique.
Je regarde la photo d’un enfant qui court sur le pont de bois d’un transatlantique.
Un vieil homme amoureux sourit face à une vieille femme amoureuse.
Je regarde l’image d’un vieil homme amoureux qui sourit face à une vieille femme amoureuse.
Le temps passe.
Je regarde le temps qui passe.
Je suis toujours amoureux.
Et la vie est sans cesse plus dense.
À demain…

jeudi 23 mai 2019


Chut...


(Venise, 23 janvier 2018)

Les gens qui dorment m’ont toujours ému. D’autant plus lorsqu’ils semblent épuisés et amoureux.
À l’instant où j’ai fait cette photo, la sculpture dans les buissons a mis son doigt sur la bouche. Chut…J’ai fait demi-tour sans faire de bruit.

mercredi 22 mai 2019


Steven


(Hendaye, 22 h)

J’arrive à Hendaye. Le ciel est un peu brouillon, traces de doigts sur le papier bleu.
Hier je répétais à Saint-Céré avec mes amis autistes et non-voyants. Quels gestes aurait faits Steven devant la mer et ce ciel taché?
Steven a toujours le visage levé, souriant, l’une de ses incisives est ébréchée. Il aime la poésie, la réciter. Ses mains, ses doigts sont sans cesse en mouvement, des mouvements précis, légers, pour préciser la texture de chaque chose dont il parle.
Steven dit son texte sur un rythme très singulier, tout en ruptures, certains mots s’étirent  comme son sourire. En voyant bouger ses doigts, je perçois la matière au bout de mes propres doigts:    
-  Voici un peu de pluie, un peu de neige et du soleil, du vent, du vent doux, du vent fort.
   Sous les pas les feuilles, crach, crach, sous les pas les flaques, floc, floc,
   sous les pas la neige, scroutch, scroutch, sous les pas le sable, foush, foush,
   une petite poésie comme ça, pour marcher ensemble.

mardi 21 mai 2019



La chair du livre


(Tulle, Corrèze)

Combien a-t-on fait aux fleurs d’étranges confidences…(R.M. Rilke, Vergers)
Un fil de fer traversait la cuisine, en diagonale, d’un coin à l’autre. Y étaient  accrochés par des pinces de plastique des dessins, des cartes postales, des articles et photos de magazines, certains là depuis longtemps, pâles et jaunis.
Nous étions trois, attablés autour d’une table ronde sous cette guirlande de papiers. Ma tante Lotte, une vielle dame assez forte aux cheveux gris sales et raides, marquée d’un gros grain de beauté poilu sur le menton, une ravissante jeune femme d’à peine dix huit ans, mince et blonde, à la peau brune, et moi, jeune homme de passage.
Lotte avait été l’épouse de Jean Carrive, traducteur de Kafka, protégé de Breton, signataire du manifeste du surréalisme, ami de Balthus et de Pierre Klossowski. J’avais plaisir à lui rendre visite à la Girarde, près de Sainte-Foye-la-Gande, dans sa vieille maison de pierre où chaque pièce avait sa bibliothèque recelant des trésors. Lotte, d’origine allemande, avait été professeure d’université. D’une grande culture, elle était restée extrêmement ouverte et curieuse quoique qu’un peu docte. Nos conversations était un régal.
Après avoir parlé de Peter Brook et de Matthias Langhoff, dans cette grande cuisine dont Lotte était le centre nous mangions en silence un délicieux potage de légumes. Soudain, Lotte et la jeune femme, après avoir posé leur cuillère, se mirent à réciter ensemble, se répondant l’une l’autre, en allemand, un poème de R.M.Rilke. Je ne comprenais rien mais fut saisi par la grâce de cet instant. La beauté de l’une, la laideur de l’autre, leur voix, l’une sèche, légèrement rauque, l’autre plus douce, aux accents moins marqués, les dessins qu’un léger courant d’air faisait trembler  au dessus de nos têtes, le fumet du potage, la faible lumière produite par l’unique ampoule au plafond de la pièce, il me sembla alors faire corps avec le poème, goûter à la chair du livre.

lundi 20 mai 2019


Le souffleur de verre


(Vaucresson, 18 mai)

La pluie avait cessé. Un double arc-en-ciel enjambait le village. Jeanne est sortie, pieds nus, petits pieds veinés aux ongles jaunis. Marcher ainsi dans l’herbe humide de son jardin soulageait ses douleurs de vieille dame. Roses, iris et soucis s’ornaient de perles d’eau. L’herbe était fraîche. Un rayon de soleil lui effleura la joue, descendit au creux du ventre, où se logeait la mémoire de son premier amour.
Une enfance malmenée avait verrouillé les portes de son désir. C'est un souffleur de verre de Murano qui l’avait éveillée. Elle avait trente ans. Ce sont ses baisers qui furent les clés, des baisers électriques qui s’attardaient aux creux les plus intimes, les baisers d’un souffleur de verre patient et attentionné.
Leur histoire fut brève mais fulgurante, Jeanne naquit à trente ans à Murano.
Immobile dans son jardin, Jeanne observait l’ourlet des pétales.
Allant vers ses 80 ans, le souvenir de ses amours devenait de plus en plus fréquent. Sa vie d’avant Murano avait été effacée. Jeanne allait de plus en plus légère.

dimanche 19 mai 2019

samedi 18 mai 2019


Le chien


(Montsinery, Guyane, 7 avril)

Il l’avait retrouvé sur le bord de la piste. Le vieux chien se trainait en gémissant, le train arrière pulvérisé, laissant une large trace sur la terre rouge. Il l’avait pris dans ses bras, délicatement. L’animal l’avait reconnu, il s’était laissé faire. Bastien s’était enfoncé dans la forêt, là où personne ne viendrait, le chien n’avait jamais semblé aussi lourd.
Bastien s’était arrêté au pied d’un haut fromager, une liane tortue s’élançait vers la cime. La pluie crépitait sur les feuilles, les grenouilles coassaient, les oiseaux se taisaient.
Le chien regardait Bastien, deux yeux vairons suppliant. Bastien aussi avait les yeux vairons, l’un bleu, l’autre marron. Homme et bête compagnons d’infortune depuis si longtemps.
Bastien a caressé le chien, puis il l’a serré dans ses bras, fort, de plus en plus fort. Après un léger soubresaut, son ami a cessé de respirer.
Bastien n’avait jamais fait une chose comme ça. Il fut surpris de sa détermination et de sa force.
Il a déposé l’animal au pied de la liane et l’a recouvert de larges feuilles.
Il est resté là longtemps. La pluie coulait sur son visage, dans sa bouche, l’eau était douce.
Quand la pluie a cessé, il est reparti. Sa chemise trempée collait au corps. Il y a des gestes qu’on oublie jamais.

vendredi 17 mai 2019


La terre


(Getaria, Espagne, 1er mai)

Il est venu de l’océan, il y a cinq cents ans. Il est monté Mont San Antón. Il a collé son oreille à la terre. Elle avait tant de chose à lui dire qu’il l’écoute encore.

jeudi 16 mai 2019


Musiques de nuit


(Oyapoque, Brésil, 10 avril)

La nuit se referme, au bord du monde
le doute s’en vient comme un ruisseau taquin
les paupières se refusent au sommeil
j’écoute
la respiration douce à mes côtés
le grillon dans les hautes herbes
la grenouille dans les fossés
le chien dans la montagne
les haubans contre les mâts
un volet qui bat
la sonnaille au cou du bétail
le ressac sur le rivage
la hulotte sur la branche
je choisis une musique pour la nuit
je passe sans crainte le pont branlant
je m’endors au bord du monde

mercredi 15 mai 2019


Le nain de jardin


(Vaucresson, 19h)

Il y a un banc sous la glycine.
Il y a un poirier nain face au banc.
Il y a un nain de jardin sous le poirier. Un très vieux nain de jardin.
La jardinière s’assoie souvent sur le banc, après ses travaux.
Elle a des taches de rousseur et elle chante.
Le nain est amoureux de la jardinière.
Il est de pierre, elle est de chair, mais ça ne fait rien, il l’aime.
La jardinière n’aime pas ce nain de jardin. Il a l’air bougon. Il aura toujours l’air bougon.
Quand le nain regarde le banc, la jardinière le fait pivoter vers la prairie.
Chaque nuit, le nain reprend sa position, le regard vers le banc. Tourner sur lui-même, c’est tout ce qu’il peut faire.
Chaque jour, la jardinière le fait pivoter à nouveau vers la prairie.
Et la jardinière se demande qui fait tourner ce maudit nain de jardin.
Et elle engueule son mari qui a rapporté ce caillou du Portugal.
Lui dit qu’il n’y est pour rien, qu’il aime bien ce nain caillou.
Elle dit qu’il faut s’en débarrasser, il bougonne et il tourne.
Lui dit qu’il n’en est pas question.
Et le nain aime la jardinière.
Cela dure depuis très longtemps.

mardi 14 mai 2019


Boule à neige


(Vaucresson, 12 mai )

Elle avait mis son chagrin dans une boule à neige.
De temps en temps, elle l’agitait et regardait tomber la neige.
C’était joli.

lundi 13 mai 2019


Promesse


(Vaucresson, 12 mai)

Duvet d’ange
oiseau de passage
promesse d’eden
graine d’espoir


dimanche 12 mai 2019


Miniatures éphémères


(Réserve trésor, Guyane, 23 mars)

Vers le jour

samedi 11 mai 2019


Le Marigot


(Saint-Jean-du-Maroni, Guyane, 1er avril)

Quelque chose de très ancien flotte au-dessus du marigot. Des dizaines de visages à fleur d’eau regardent Raphaël. Ni reproches, ni bienveillance, une question. Laquelle? Raphaël l’ignore, ou feint de l’ignorer. Il préfère détourner les yeux et accélérer le pas. S’il continue à ne pas tenir sa parole, il lui faudra prendre un autre chemin se dit-il.

vendredi 10 mai 2019


À la mi-mai


(Vaucresson, 8h30)

À la mi-mai
le cri des premiers martinets
la joie de l’escargot

jeudi 9 mai 2019


Une feuille


(Montsinery, Guyane, 8 avril)

L’averse bat les carreaux
Sophie n’est pas très loin
mon cœur est une feuille
qui découvre la pluie

mercredi 8 mai 2019


Dessiner


 (Getaria, Espagne, 1er mai)

Il y a quelques jours nous dinions dans un charmant restaurant à Hendaye. À chaque table occupée, ou les clients pianotaient sur leur téléphone, ou celui-ci était posé à droite de l’assiette, à portée de main. Une famille est arrivée avec deux jeunes enfants. La patronne leur a indiqué un coin avec une table basse et quelques coussins où les enfants pouvaient s’installer en patientant.
Les deux gamins ont alors sorti de leur sac à dos une grande boite de crayons de couleurs, un cahier, et se sont mis à dessiner ensemble des bateaux et des maisons en commentant joyeusement le choix des formes et couleurs.
Ni console, ni tablette; nous regardions les enfants tout à leurs coloriages comme un fait extraordinaire.

mardi 7 mai 2019


Like


(Hendaye, 30 avril)

Anaïs  et Jessica sont arrivées à l’heure carte postale, à l’heure où il suffit de prendre la pose à contre jour pour faire mille vues sur Facebook. Jessica a passé une combinaison de surf aux couleurs flashy, elle prend des airs de ballerine, cambre les reins, esquisse un pas de deux avec sa planche, tandis qu’Anaïs emmitouflée dans sa doudoune mitraille et filme avec son portable.
Jessica court vers la mer, la planche sous le bras, Anaïs suit, l’œil rivé au smartphone, elle ne se rend compte que trop tard qu’elle a les pieds dans l’eau. Un instant, on change de style. Elles éclatent de rire, Anaïs filme maintenant ses chaussures trempées, les images finiront sur Youtube.
Puis Anaïs remonte en haut de la plage pour filmer Jessica qui sort de l’eau. Jessica avance lentement, s’arrête, secoue ses longs cheveux la tête en arrière, s’étire, et reprend sa marche chaloupée vers son amie. Anaïs est troublée, elle ne dit rien, elle filme. Elles ont leurs secrets, même si cela semble à la vie à la mort entre elles deux.
Jessica n’aura fait qu’entrer et sortir de l’eau. De toute façon, la nuit tombe, il est trop tard pour surfer. Elles ne sont là que pour les images, pour les like, leur vie en dépend, leur avenir en dépend. Starlettes éphémères, combien explosent en plein vol?

lundi 6 mai 2019


L'ultime bataille


(Saint-Jean-du-Maroni, Guyane, 4 avril)

Grands mats et aussières
vigies hurlantes poissons volants
le capitaine de bois
s’est amarré Roche Virginie
brumes éparses
l’âme des anciens colle à la peau
le capitaine de bois 
est rentré au port
il forge lances et poignards
pour l’ultime bataille

dimanche 5 mai 2019

samedi 4 mai 2019


La voie du Tao


(Parc écologique de Plaiaundi, Espagne)

Sur un bout de bois 
la voie du Tao

vendredi 3 mai 2019


Tourments


(Sur la route de la Corniche, entre Saint-Jean-de-Luz et Hendaye, 19h)

Aux cieux tourmentés, nos esprits égarés.
Que leur beauté nous préserve de nos folies.

jeudi 2 mai 2019


Ongi etorria etxea


(Getaria, Espagne, 1er mai)

L’enfant courait après son chat. Le chat a grimpé les escaliers, vite. L’enfant a suivi, jusqu’en haut. Là-haut il y avait un jardin. Le chat a disparu dans les buissons. L’enfant s’est arrêté, a regardé autour de lui. Soudain il fut stupéfait par la beauté du paysage. En plein soleil la côte montagneuse s’étendait aussi loin que portait le regard. La mer, d’un bleu métallique scintillait comme une nuit d’été, de gros bateaux de pêcheurs rentraient au port suivis de nuées de mouettes.
Paco venait d’avoir sept ans. Il reconnut le bateau de son père qui revenait après plusieurs jours de mer. C’était la première fois qu’il montait là-haut tout seul. Il fit de grands gestes et fier comme un petit homme, il cria de toute sa force: Ongi etorria etxea!  (Bien venu à la maison).

mercredi 1 mai 2019


Miniatures éphémères


(Réserve Trésor, Guyane, 14 avril)

Haute forêt