dimanche 31 décembre 2023

samedi 30 décembre 2023


Paysage

(Travaillan, Vaucluse, 8h 10)

Ils avaient choisi la maison pour la vue, le Mont Ventoux et les Dentelles de Montmirail.

Il y a quarante cinq ans.

Maintenant la maison est vide.

Et les cyprès montent si haut qu’ils cachent les montagnes. 

vendredi 29 décembre 2023


Ligne droite

(D 154, entre Sainte-Cécile-les-Vignes et Travaillan, Vaucluse, 15h 50)

Il court

Il a les jambes tremblantes

Le souffle court

Mais il avance

La ligne droite lui donne de l’espoir 

jeudi 28 décembre 2023


Un peu plus loin

(Camaret-surAygues, Vaucluse, 16h 30)

Peu de lumière ce soir.

Personne sur les bords de l’Aygues.

Un grand corbeau noir, quelques bouquets de roseaux secs

Et les branches tordues des chênes qui retiennent les berges.

Une sale toux me fait tressaillir depuis quelques jours.

Je marche lentement. Il faut un filtre à mon appareil photo,

Pour souligner la fantaisie des arbres,

Pour calmer la toux et les courbatures,

Et m’en aller un peu plus loin. 

mercredi 27 décembre 2023


Fêtes

(Jonquières, Vaucluse, 17h 40)

Ils viennent de loin. Certains de très loin.

Ils sont venus pour les fêtes.

À l’EPHAD.

Voir leur mère, grand-mère et arrière-grand-mère.

Ils sont réunis dans la chambre.

Ils chantent.

Ma petite est comme l'eau, elle est comme l'eau vive...

En chœur.

Le plus petit, le tout petit danse.

La vieille dame dans son fauteuil murmure avec eux.

Et elle sourit.

Un sourire qui vient de loin, de très loin. 

mardi 26 décembre 2023


Arrivée sur Lyon le 26 décembre à 16h 40

(Autoroute A 7, Lyon, 16h 40)

Nous roulons vers le sud

La lune est déjà là

Pleine

Elle est loin, mais je l’entends,

Comme un tambour 

lundi 25 décembre 2023


Noël

(Vaucresson, 24 décembre, 18h 20)

Arthur a vu le Vieux allumer le feu.

Un peu de papier dans la cheminée, du petit bois sec, une bûche, et une allumette .

Et souffler, souffler pour faire rougir les braises  et monter la flamme. Alors ce soir de Noël, à la fenêtre, Arthur souffle autant qu’il peut pour que le ciel reste rouge plus longtemps et que tout le monde en profite. 

dimanche 24 décembre 2023


Miniatures éphémères

(Buxerolles, 15 août, 16h 45)

Le troisième œil 

samedi 23 décembre 2023



(Ferrières-Haut-Clocher, Eure, 12 décembre, 8h 05)

Suis-je parti aussi souvent que j’ai regardé par la fenêtre? 

vendredi 22 décembre 2023


Frontière

(Saint-Georges-de-l’Oyapock, Guyane, 24 mai, 6h 10)

On va et vient d’une rive à l’autre

Les langues se mêlent

La frontière se noie dans la douceur du fleuve 

jeudi 21 décembre 2023


Course

(Nanterre, Hauts-de-Seine, 7h 45)

Une silhouette court dans la nuit glissante

Une fuite? Des retrouvailles?

Ou bien moins romantique

L’absolue nécessité d’arriver à l’heure au travail 

mercredi 20 décembre 2023


Guan Yin

(Vaucresson, 16 décembre, 12h 45)

Fragile

Il reste si peu de la Berce

Mille bras maigres et nus

Ont fait d’une graine une tête

Pour Guan Yin

Déesse protectrice des enfants

Qui jouent dans le jardin

 

lundi 18 décembre 2023


Banlieue

(Bondy, Seine-Saint-Denis, 7h)

Jimmy a mis des fers à ses souliers d’hiver

Pour que ça claque dans la nuit quand il va bosser

L’ombre de sa casquette cache ses yeux trop doux

Les mains au fond des poches, il va comme un gangster

Dans un vieux film américain où les filles aux fenêtres ont les lèvres très rouges

Y en a qui font passer la vie pas drôle à coup de gnôle

Jimmy lui il se fait son cinéma, le son d’un projecteur 35 mm dans la tête

Sa banlieue d’habitudes comme un décor d’Hollywood

Il sirote son matin froid comme un Bloody Mary

Ses souliers claquent, les filles écartent les rideaux

Jimmy s’en va trimer comme un prince qui aurait la vie réglo 

dimanche 17 décembre 2023


Miniatures éphémères

(Forêt de Rambouillet, 2 septembre, 14h 05)

Komorebi

samedi 16 décembre 2023

vendredi 15 décembre 2023


Sur une branche

(Vaucresson, 14h 20)

Aujourd’hui mon jardin

Tient sur une branche

Un peu de mousse

Une jeune pousse

Et une goutte d’eau 

jeudi 14 décembre 2023


Les yeux fermés

(Bérou-la-Mulotière, Eure-et-Loir, 12h 35)

J’avais les pieds mouillé et l’estomac creux.

À Bérou-la-Mulotière j’ai trouvé un peu de couleur qui trompait la pluie.

Je me suis abrité dans une cabane de pêcheur.

Il y avait un homme assis sur une chaise en formica, les yeux fermés.

Il a ouvert un œil, juste un, et m’a fait:

Chut, j’écoute les gouttes qui tombent et les oiseaux qui se posent sur l’eau.

Son œil ouvert roulait de droite à gauche. Puis le second s’est ouvert.

Vous partagerez bien un sandwich et un verre de rosé, a-t-il rajouté.

Nous avons mangé en silence, les yeux fermés.

On entendait mâcher nos mâchoires, tomber la pluie, discrète, et de temps en temps le flap flap d’un canard qui se pose ou décolle.

Après ce frugal repas, il m’a serré la main en disant: 

Heureux d’avoir fait votre connaissance. 

mercredi 13 décembre 2023


Un passage

(Forêt de Rambouillet, 6 décembre, 14h 30)

Un passage à gué.

Des traces de pas qui s’arrêtent là et un chapeau sur l’eau.

J’hésite à passer. 

Ce sera muni d’un bâton pour sonder le fond.

C’est peu profond, de l’eau aux mollets.

La pierre sonne creux.

De l’autre côté, plus aucune trace.

J’emporte le chapeau.

Il y a des initiales à l’intérieur:

P.C…

 

mardi 12 décembre 2023


Rond-point

(Ferrières-Haut-Clocher, Eure, 7h 50)

Quelques maisons basses, trois chevaux qui dorment debout dans un pré, un crucifix haut comme deux hommes à l’entrée d’un chemin, une route métal dans la nuit mouillée, un rond point en friche. S’il y eut une sculpture, il n’en reste que le socle. C’était un cheval qui s’est fait la malle. C’est ce qu’il se dit, le cowboy un peu paumé qui se gratte la tête en regardant les panneaux: Conches, Bonneville, Évreux, Ormes. Aucun de ces noms ne l’inspire. Tandis que Ferrières-Haut-Clocher, ça sonne. Ça vaut le coup de rester ici, en attendant le jour, et puis un autre, et puis… Il doit bien y avoir de la passion planquée dans ces maisons ordinaires, se dit-il, en se grattant toujours la tête son chapeau à la main, mais va falloir rester pour la dénicher.

lundi 11 décembre 2023


Une plume


(Vaucresson, 12h 20)


Il pleut. La fenêtre grand ouverte bat sous le vent.  Un carreau est cassé. La pluie mouille le parquet. Il y a des traces. Des traces de pas. Un drôle de pied, nu, grand et fin. Des traces dans un sens, puis dans l’autre. De la fenêtre au lit, du lit à la fenêtre. Quelqu’un s’est allongé sur le lit. Un long corps dont on perçoit l'empreinte sur la couette humide. Quelqu’un, quelque chose est venu, a dormi, puis est reparti, par la fenêtre, laissant une plume sur l’Anthurium. 

dimanche 10 décembre 2023


Miniatures éphémères

(Vaucresson, 8 décembre, 11h 30)

Haute couture 

samedi 9 décembre 2023


Chaos


(Forêt de Rambouillet, 6 décembre, 13h 20)

Chaos

Au centre un visage

Adoucit la roche 

vendredi 8 décembre 2023


Une envolée et un petit ver 

(Vaucresson, 9h 45)

Ce matin, une petite envolée

Oh pas bien loin

À quelques encablures de la fenêtre

La pie m’a dit

Viens prendre un ver

Le nid était un peu rêche, le ver un peu âpre

Et nous avons parlé, parlé…

jeudi 7 décembre 2023


La beauté des bois

(Forêt de Rambouillet, 6 décembre, 11h 30)

La rosée s’accroche aux branches nues

La fougère fauve fait feuler le sous bois

Les pas  pressés froissent  les feuilles

Je me précipite vers la moindre lumière

Comme le nouveau né va à la tétée

Il y a tant d’espoir dans la beauté des bois

Et les pas d’un enfant 

mercredi 6 décembre 2023


Un bâton de marche

(Forêt de Rambouillet, 11h)

Le pin, manchot, file tête première vers la clarté tandis que le chêne aux bras tordus embrasse la lumière. Jaillit alors un trait noir, parfaitement rectiligne, dans lequel je me taille un bâton de marche.


 

mardi 5 décembre 2023


Démêler

(Musée Albert Kahn, Boulogne-Billancourt, 10 novembre, 18h 15)

Cette après-midi j’ai joué au Scrabble avec ma mère. À 99 ans elle est toujours vive et jubile quand elle gagne. Cette fois, c’est moi qui ai gagné. Notamment grâce au mot démêler.

Ce soir, je me dis qu’on en fini jamais de démêler… 

lundi 4 décembre 2023


La rue

(Paris 1er, 11h 50)

Deux chaises vides à Saint-Eustache

Deux chaises froides au bord d’une flaque

Même les pigeons ne trouvaient rien à bouffer

Leurs sacs étaient trempés

Il lui avait dit

Viens, c’est pas grave

On va s’assoir au bord du lac 

dimanche 3 décembre 2023


Miniatures éphémères

(Vaucresson, 31 octobre, 16h 40)

Sur le figuier

À fleur de peau

Recto verso 



(16h 45)

samedi 2 décembre 2023


Un poème d'amour

(Saül, Guyane, 16 mai, 11h10)

Ce soir il fait froid et je suis seul

Alors j’écris un poème d’amour

À réciter en me glissant dans le lit glacé

Un poème au parfum de cerise

Un poème  rythmé par le chant du Kikiwi

Un poème de feuilles froissées et d’hésitations

Un poème qui marche sur la pointe des pieds

Un poème qui a la forme d’une oreille

Et qui se pose comme un papillon 

vendredi 1 décembre 2023


Un bon chien

(Awala-Yalimapo, Guyane, 4 juin, 11h 10)

Je passais par là.

Il y avait un homme assis dans le sable. Il pêchait. Sa canne était plantée à deux pas au bord de l’eau. Il ne la regardait pas. Il regardait le bois de l’ancien ponton. Le bois noir, fendu, sur lequel s’agrippait quelques coquillages, le bois fantôme. C’est son chien qui veillait sur la canne. Un bâtard hirsute et maigrichon, assis immobile, langue pendante, les yeux fixés sur le haut de la canne.

Bonjour. C’est orageux…C’est votre chien?

Oui… Bonjour

La pluie, ça fait venir le poisson?

Non… Asseyez vous…  C’est un bon chien. Il a veillé sur moi quand je me suis pris des éclats, il a léché mes plaies. Tu connais un humain qui ferait ça?

Des éclats d’obus? 

Oui, de l’autre côté du fleuve…

Mais la guerre au Surinam, c’était en 86, un chien, ça vit pas trente-cinq ans.

Peut-être bien… N’empêche que lui il est là, et il lèche toujours mes plaies….Les éclats, ils dorment sous ta peau, ils peuvent ressortir des années plus tard. Quand ça sort, il lèche.

Soudain, la ligne s’est agité, le chien a aboyé, et l’homme s’est levé en disant:

C’est un bon chien. Il va pleuvoir… 

jeudi 30 novembre 2023


Le parfum des pins

(Vaucresson, 17h 40)

Un jour, j’ai pris un gars en stop.

C’était il y a longtemps , je roulais en R 16. Une R 16 TX grise. L’ancienne voiture de mon père.

Le gars avait les ongles noirs et le col élimé.

J’allais vers l’ouest, vers la mer.

Il m’a dit: Laissez moi là où vous ne verrez plus une seule maison…

Nous avons longtemps roulé en silence. Il y avait toujours une maison quelque part dans le paysage.

Puis il a parlé, à nouveau: Ça ne vous dérange pas si j’ouvre la vitre?

Non, ai-je répondu, j’aime quand il y a de l’air.

Moi aussi. Vitres électriques, le luxe… R 16 TX….Mon père avait la même voiture… Verte.

Ben ça! Celle ci c’était celle de mon père. Il me l’a donnée.

Moi le mien, il ne m’a pas donné grand-chose, ou plutôt si, un sale désir, une envie de….

Il s’est tu. Il regardait défiler les arbres, les champs et les maisons.

Putain! Y a toujours quelqu’un quelque part dans ce pays!

Si vous voulez un endroit sans aucune habitation, il va falloir que je me détourne de ma route.

Vous feriez ça?

Pourquoi pas, j’aime l’imprévu.

Nous avons roulé encore quelques heures.  Puis nous nous sommes arrêtés sur un chemin de sable au milieu des pins. Il y avait bien une demi heure que nous n’avions pas vu une seule maison.

C’est bien là… Merci, m’a-t’il dit en descendant.

Puis il s’est retourné, et a rajouté en se penchant à la portière:

Vous savez j’aurai pu vous…Enfin, c’est pas…Je m’appelle Jean… Je me suis échappé… D’un roman noir…

Et il a disparu entre les pins et les fougères.Je suis resté là comme un con à écouter le bruissement du vent à la cime des arbres. Jamais je n’avais remarqué à quel point le parfum des pins était puissant. 

mercredi 29 novembre 2023


Quel bazar!

(Chaumont-sur-Loire, 18 septembre, 13h)

Nativité de porcelaine couchée dans les greniers du château.

Le soleil monte et tourne, trouve un passage, éveille les visages.

Puis ce seront les corps, alors l’enfant se lèvera et sortira du cadre.

Il ira alentour toucher, goûter, heurter, tirer, froisser, lancer, frapper, mouiller.

Et la mère, mains jointes, s’exclamera: Mon dieu quel bazar!

Partagée entre admiration et réprobation. 

mardi 28 novembre 2023


Le Chant du Sel 

(Chaumont-sur-Loire, 17 septembre, 18h 05)

Le Chant du Sel

C’est un jardin résilient

Composé de plantes halophiles

Un jardin bleu où chantent les grenouilles

Les bois flottés et leur reflet sont comme les membres écorchés de monstres antédiluviens

Ou bien aliens échoués sur une plage du futur

Un jardin couvert de verre qui fertilise l’imaginaire

Il y a des oiseaux de grande envergure au bec long et pointu

Il y a des batraciens revêtus de feuille d’or

Quand on se penche sur l’eau verte, c’est l’enfant que l’on voit

Ou bien le vieillard


Le Chant du Sel, jardin conçu par Félix de Rosen, Eric Futerfas et Bruno Derozier pour le festival des jardins de Chaumont-sur-Loire

lundi 27 novembre 2023


Ce n'est rien... 

(Hendaye, 21 novembre, 11h 55)

J’ai fait cette photo un jour de tempête.

On ne voit pas la mer déchainée au delà de la dune.

Les herbes ploient sous le vent, le ciel est noir.

Une timide lumière éclaire les ganivelles de bois gris.

Personne. Des traces sur le chemin de sable: canne et petit pas.

Pointillé de trous profonds, chaussures lourdes, l’appui est nécessaire.

Un vieillard gravit la dune en boitant puis disparait de l’autre côté.

Épais manteau et chapeau noir.

Je ne l’ai pas vu, seulement imaginé.

Quelques jours plus tard j’écoute une émission radiophonique sur Léon Blum.

Sa femme Jeanne le décrit allant appuyé sur sa canne dans le jardin.

Dans ses derniers instant il murmure à Jeanne:

Ce n’est rien, n’aie pas peur.

dimanche 26 novembre 2023


Miniatures éphémères

(Hendaye, 18 novembre, 16h 25)

Chevaucher le poisson borgne 

samedi 25 novembre 2023


Grands-Parents

(Buxerolles, 17h 45)

Aujourd’hui nous avons livré des pizzas dans tout le quartier

Nous avons réparé vingt fois le lampadaire avec la nacelle

Nous avons préparé le repas pour tous les travailleurs du coin

Nous avons coupé, scié, raboté, tondu, soufflé, tapé

Nous avons répondu cinq cent fois à la question pourquoi

Nous avons lu un livre, puis un autre, et à nouveau les mêmes, encore et encore

Nous avons fait l’andouille et le moulin dans les feuilles mortes

Enfin nous avons posé la lune pleine en sol sur une portée de lignes électriques

Première note d’une berceuse pour un petit fils qui mène ses grands parents par le bout du nez 

vendredi 24 novembre 2023

jeudi 23 novembre 2023


Un petit tableau 

(Musée de la Chasse et de la nature, Paris 3 ième, 5 novembre, 11h 45)

C’est un petit tableau découvert dans ce magnifique cabinet de curiosités qu’est le musée de la chasse et de la nature. Je n’en ai pas trouvé l’auteur.

C’est une image  dans laquelle immédiatement je me fonds.

La solitude y est habitée. La cabane y est peuplée de rêves. Les peurs y sont joyeuses, presque farceuses. 

Et il  y a ce mystère qui relie l’enfant, l’homme et le vieillard. Un mélange de trouille et d’excitation.

L’appel de l’inconnu, une quête qui guide une vie.

mercredi 22 novembre 2023


Après la tempête 

(Hendaye, 8h 35)

La tempête s’est tue

Le ciel est plus doux

La mer est toute froissée

La plage est couverte de bois flottés

Le calme après la tempête

C’est ainsi 

Depuis la nuit des temps

mardi 21 novembre 2023


Il ne faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages 

(Hendaye, 8h 10)

Les mouettes et les oiseaux migrateurs portés sans effort.

Les pêcheurs et les surfeurs restent au port.

La mer et le ciel dans un shaker.

Quelqu’un prépare un cocktail des plus euphorisant.

Je vais le nez au vent.

Il ne faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages.

C’est le titre d’un film de Michel Audiard.

La première phrase qui me vient en regardant là-haut.

L’ivresse sans doute.

lundi 20 novembre 2023


Une main

(Abbaye de Trois-Fontaines, Marne, 8 novembre, 12h 30)

Une sculpture de pierre dans un parc ancien.

Deux personnages côte à côte. 

Deux jeunes gens. À l’un il manque une partie du visage. De l’autre il ne reste que les jambes et une main.

Une main posée sur la cuisse de son voisin.

Une main qui maintenant vit détachée, coupée, indépendante, comme un poulpe amoureux.

Elle est mémoire.

Mémoire des mains amies dont la chaleur perce l’étoffe, mémoire des étreintes discrètes qui réconfortent, mémoire des mains qui s’approchent quand les mots font défaut.

Quand le temps aura fini d’user la pierre, il ne restera qu’elle. 

dimanche 19 novembre 2023


Miniatures éphémères

(Hendaye, 18 novembre, 16h 20)

Point d’exclamation 

samedi 18 novembre 2023


Miniatures éphémères


(Hendaye, 16h)

Faire le mur et songer à la douceur des choses