Rien
Il traine son sac dans la ville. Un sac de rien, un sac de bouts de trucs, de bouts de vies, de bouts de pain dur. Il s’accroche à son sac, sa bouée dans les flots d’hommes et de femmes en marche.
Il se poserait bien, sur une marche, dans un coin. Dormir un peu. Rêver d’un brin de paille dans les cheveux d’Éléonore, d’un brin de voix, d’un brin d’amour. Rêver de petits riens qui font la vie grande, de petits riens qui s’immiscent et chatouillent, de moments de rien dans la lumière du matin, de moments de rien entre deux trains, entre deux mains, entre deux seins. Rêver de petits riens, du bleu d’une robe, du lilas en fleur et du rose aux joues.
Point de repos. Tu n’es rien, moins que rien lui disent les murs au regard glacé. Une voix familière. Il ignorait de quoi le monde était fait que déjà il l’entendait.
Alors il va, dans la ville, accroché à son sac, son sac de rien…
(Stockholm, Suède, 17 juillet 2016)
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