mardi 4 mai 2021


On se dit...

(Marnes-la-Coquette, 18h)

À six heures je suis allé au bord de l’eau pour regarder le ciel et les oiseaux.

Il y a quelques jours Thomas Pesquet s’est envolé pour l’espace.

On en a beaucoup parlé. Sans doute avons nous besoin de voir loin, besoin de rêves et de héros.

Plus que tout, ce sont quelques mots à la radio, ou plutôt la façon de les dire qui m’ont bouleversé. Deux secondes à peine, quelques mots de son frère, quelques mots contenus, presque étouffés, d’une infinie pudeur.

À la question du journaliste sur leur dernière conversation téléphonique avant le départ, le frère de l’astronaute répond: « On se dit à bientôt, on se dit bon voyage, rapporte nous de belles photos, on blague un peu, on se dit…qu’on s’aime…. on se dit… »

Il y avait ce  « qu’on s’aime » glissé furtivement, un ton plus bas, presque chuchoté, mais bien là, chargé d’autant d’amour fraternel que de pudeur.

C’est cela que je retiens de ce départ, et non le panache de la fusée qui s’élève, la discrète façon de dire l’essentiel, qui en dit tant sur ce que nous sommes. 

1 commentaire:

  1. I think of my brothers often-- as they too have "flown into space". You caught that love quite well.

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