Au ruisseau des Arcis
(Pougne-Hérisson, Deux-Sèvres, 22 mai, 16h 10)
Ce que m’a dit la pierre au ruisseau des Arcis.
Un homme revenu de guerre
s’est couché là sur la dalle de granit.
Ses talons tremblants cognaient le rocher
et l’eau sur ses pieds fredonnait
des mots d’enfants,
des mots dits avant qu’ils ne s’usent.
Et les branches penchées sur son visage agité
murmurait des mots d’amours,
des mots d'avant le tonnerre.
L’homme est resté là longtemps
tandis qu’on l’attendait à la maison du pont.
Il est resté jusqu’à ce que s’en aille la terre entre ses orteils,
jusqu’à ce que cessent ses tremblements,
jusqu’à ce que le vent se calme entre les feuilles.
L’homme est resté là jusqu’à ce qu’il puisse ouvrir la porte de la maison du pont,
et dire bonjour.
La pierre ne m’a pas dit où l’homme avait caché sa peur.
In that small corner of life, fear is lost, not hidden.
RépondreSupprimer