mercredi 12 novembre 2025

 

Furtives silhouettes

(Forêt de Rambouillet, 9 novembre,16h 35)

Les grands arbres ont perdu leurs feuilles, tandis que d’autres plus jeunes, abrités du vent, conservent leur éclat. Dans la cathédrale, ils sont de furtives silhouettes drapées d’or et de soie, apparaissant ici et là de derrière de hautes colonnes de pierre grise, offrant leur amitié à l’étranger solitaire et mélancolique venu chercher refuge et réconfort.

mardi 11 novembre 2025

 

Miniatures éphémères

(Vaucresson, 9 novembre, 11h 05)

Porteur de larmes

lundi 10 novembre 2025

 

La dernière rose du jardin

(Vaucresson, 9 novembre, 10h 45)

La dernière rose du jardin me dessine une vieille histoire, une histoire qui revient partout et de tous temps, une image d’Épinal. Une gamine encapuchonnée et son petit frère vont sur la terre sombre. Il pleut, il fait froid, au loin quelque chose  gronde, le petit frère a peur, alors la gamine ouvre sa cape pour y accueillir et protéger son frère.

dimanche 9 novembre 2025


Miniatures éphémères

(Lac de Saint-Aignan, Nièvre, 16 octobre, 17h 10)

Maquis 

samedi 8 novembre 2025

 

Liberté

(Lac Daumesnil, Bois de Vincennes, Paris 12ième, 7 novembre, 18h 40)

La nuit tombe sur le lac Daumesnil. Il y a un gars avec ses sacs échoué comme une île au milieu de la prairie. Les oies sauvages sont au repos, elle viennent de loin, elles vont où elles veulent, le gars lui aussi vient de loin, pas sûr qu’il puisse aller où il veut. À quelques pas, au Palais de la Porte Dorée, l’ancien musée des colonies devenu le musée national de l’histoire de l’immigration, Leyla McCalla chante la liberté.

vendredi 7 novembre 2025

 

Kakémono

(Vaucresson, 10h 10)

Laissant la porte ouverte

Ce que je vois, des toilettes

Ce matin brumeux

Je suis resté longtemps 

Méditant, sur le siège

jeudi 6 novembre 2025

 

Petite araignée

Une histoire de Rick Delaveine, surfeur et batteur de jazz de renommée internationale

(Vaucresson, 7 octobre, 17h 50)

il chante à tue tête, la radio à fond, After Midnight, JJ Cale, un morceau pour tracer sur une route toute droite, une route qui n’en finit pas, une route avec des rapaces posés sur des piquets de clôture qui attendent que tu écrases un renard ou un hérisson pour le bouffer sans effort, une route avec des poteaux télégraphiques qui te regarde passer, une route qui t’amène d’une fille à une autre, Rick a deux amours, Rick a la trique, à mi chemin, il ne sait plus s’il faut accélérer ou ralentir, il chante, il accélère, il ralentit, il accélère à nouveau, il gueule Leïla, il gueule Sophie, il chante, il gueule je vous aime, Rick est le roi du bitume, le prince des hauts plateaux, le seigneur des grandes plaines, le jour se lève, c’est lui qui commande le soleil, deux soleils aujourd’hui, aux deux bouts de l’asphalte, il dodeline de la tête, comme le petit chien collé sur le tableau de bord, et puis les épaules, les doigts tapotent le volant, putain que la vie est belle! Soudain ça tape, un coup dans le pare-brise, une pierre, une balle, un oiseau, il sait pas, il voit plus rien, le pare-brise étoilé avec le soleil pile en face, il perd le contrôle, sa Chevrolet Camaro rouille part en vrille dans un champ de blé mur, trois tonneaux, le blé jaune en charpie, ça fume, Rick a perdu connaissance, ça commence à sentir le roussi, il entend Leïla, il entend Sophie, t’es trop con, pas maintenant, quelque chose lui chatouille le cou, trottine sur sa joue, se plante sur le bout de son nez, il se réveille, la tête à l’envers, une araignée sur le bout du nez, merde ça crame, il  se dégage, se déplie, y a urgence, il force la portière  cabossée, avec les pieds, avec les poings, il sort, l’araignée est toujours là, sur son front maintenant, un troisième œil, il était temps, le moteur s’enflamme, il s’éloigne

Il regarde brûler sa Chevrolet Camaro toute neuve. iI prend délicatement la petite araignée qui est maintenant dans ses cheveux et il la dépose sur le  blé écrasé suffisamment loin du feu. 

Ça va, il n’a rien, il n’a plus qu’à attendre que passe quelqu’un qui le conduise là bas à l’est chez Leïla, sa petite Araignée... Merde, c’est son surnom!

mercredi 5 novembre 2025

 

Allez savoir pourquoi

(Lac de Saint-Aignan, Nièvre, 16 octobre, 17h)

Quand il dit faut faire comme ça, elle fait l’inverse

Quand elle dit faut faire comme ci, il fait le contraire

Voilà quarante ans qu’ils vivent ainsi côte à côte

Et ils s’aiment encore, allez savoir pourquoi

mardi 4 novembre 2025

 

Le chapeau

(Cirque de Mafate, La Réunion, Juin 1997)

Il y a un peu moins de trente ans, je passais deux mois à La Réunion à jouer  un spectacle dans les écoles. Comme toujours, à la moindre relâche, je partais marcher à la découverte de ce pays volcanique. On m’avait déconseillé de partir seul dans certaines parties de l’île. Il n’en fallait pas plus pour m’y attirer. Mafate n’est accessible qu’à pied. A l’époque, il n’y avait que de rares rotations d’hélicoptères qui assurait le ravitaillement. Parti du cirque de Cilaos, accessible lui par la route, j’avais marché une journée entière  jusqu’au cœur de Mafate.

Sur le sentier, passant devant une maison isolée, un homme m’a offert à boire. Je ne lui avais rien demandé, il semblait effrayé par ma présence, il est vite rentré et ressorti avec une bouteille d’eau qu’il m’a tendu en gardant une certaine distance. Il n’a rien dit, ses yeux roulait dans tous les sens, mais surtout, je me souviens de son chapeau, un petit chapeau de toile à bords étroit taché et décoloré. Ce chapeau est le souvenir  le plus précis de cette rencontre, comme si toute la vie de ce personnage solitaire tenait dans son chapeau.

lundi 3 novembre 2025

 

Mr et Mme Piquet-de-Bois

(Hendaye, 31 octobre, 7h 35)

Mr et Mme Piquet-de-Bois sont  en vacances avec leur petit fils. Ils sont sortis tôt ce matin, il y avait quelque chose dans l’air, une inhabituelle douceur, un brin de facétie. C’est le gamin, réveillé le premier, qui  a crié: C’est tout rose! Chez les Piquet-de-Bois on ne ferme pas les volets, question de principe, déjà qu’on a un nom de clôture. Alors dès que le soleil pointe le bout de son nez, les yeux papillonnent. Ils sont sortis tous les trois, avant même de prendre leur petit déjeuner, ils sont sortis prendre des couleurs, ça fait du bien par les temps qui courent. Ils se sont plantés sur la plage, ils font caméléon tandis que le minot cavale comme un chien fou.

dimanche 2 novembre 2025

 

Miniatures éphémères

(Parc écologique de Plaiaundi, Irun, Gipuzkoa, 27 octobre, 18h )

Vestiges

samedi 1 novembre 2025

 Rebut


(Parc écologique de Plaiaundi, Irun, Gipuzkoa, 27 octobre, 17h 50)

Il  ne reste des bateaux au rebut  qu’une mémoire pleine de trous.

vendredi 31 octobre 2025

 

Le jour des morts

(Hendaye, 7h 35)

Après demain c’est le jour des morts

Ce matin la mer est rouge

Et le ciel extraordinairement doux

jeudi 30 octobre 2025


Ganivelle

(Hendaye, 27 octobre, 17h 25)

Ganivelle, c’est ainsi que l’on nomme ces clôtures de piquets de châtaignier assemblés par des tours de fil de fer. J’aime ce mot qui n’a pas du tout des airs de barrière, un mot qui divague comme sinuent ces clôtures sur les dunes, un mot qui ne se prend pas au sérieux. Les ganivelles protègent les herbes folles qui fixent le sable, loin de contraindre et d’étouffer, elles préservent, aussi portent-elles bien leur nom.

mardi 28 octobre 2025

 

Lumière d'automne

(Hendaye, 27 octobre, 17h 25)

Lumière d’automne

Au bout de la plage

La mélancolie court

Entre les ganivelles

Et se jette à la mer

lundi 27 octobre 2025

 

Le jeune homme

(Hendaye, 26 octobre, 7h 25)

Le jeune homme a posé 

son sac sur un banc

Accroupi sur le muret

Il est prêt à s’envoler

dimanche 26 octobre 2025

 

Miniatures éphémères

(Saint-Trimoël, Côtes-d’Armord, 29 septembre, 18h 30)

L’optimiste

samedi 25 octobre 2025

 

Maquis

(Saint-Brisson, Nièvre, 16 octobre, 16h10)

Dans le sous-bois, la lumière sur les feuilles vernissées du houx.

Je m’arrête net, comme un chien en alerte.

Je fais une photo, rapidement, sans réglage.

La photo est sombre.

Depuis quelques jours, je tourne autour, je la renifle…

Il y a quelque chose, quelqu’un.

Serait-ce un signe des maquisards abattus dans la forêt alentour?

vendredi 24 octobre 2025

 

Ganesh II


(Ganesh II, Niki de Saint Phalle, Grand Palais, Paris 8 ième, 23 octobre, 16h 20)


Une mère et sa fille regardent le dieu éléphant se décomposer et se recomposer, chaque pièce mue par un moteur électrique. Joyeuses correspondances!

jeudi 23 octobre 2025

 

Smartphone

(Grand-Palais, Paris 8 ième, 16h 10)

Je suis enfermé dans le smartphone

D’un photographe groenlandais

C’est insensé le bruit là dedans

L’horizon est strié d’empreintes digitales

J’ai perdu mes clés, je me sens à l’étroit

Je voudrais m’en aller sur les hauts plateaux

À la rencontre des bœufs musqués

mercredi 22 octobre 2025

 

L'affaire

(Pléneuf-Val-André, Côtes-d’Armor, 28 septembre, 15h 15)

Le 28 septembre 2025 on retrouva le corps du célèbre photographe Raoul Bernard baignant dans son sang au pied d’une traction avant bleue vif. En une petite semaine le non moins célèbre commissaire Raoul Klein résolut l’affaire. Il fit developper la pellicule qui se trouvait dans le Leica poisseux de sang que Raoul Bernard portait en bandoulière. Sur la dernière photo, après avoir été tout d’abord ébahi par ce bleu vif, Raoul Klein remarqua très vite les reflets dans le phare et l’enjoliveur. On y percevait un individu portant un coup au photographe. La couleur du blouson du suspect et les témoignages des clients du bar PMU Le Moulin à proximité du parking, permirent son identification. Il s’agissait du tout aussi célèbre jockey Raoul Tromp dont la carrière s’était interrompue net après la diffusion de photos compromettantes avec un oligarque russe.

Raoul Tromp fut condamné à la perpétuité. Peu de temps après le procès, Raoul Klein disparut. Une rumeur circule accusant le père du jockey, un célèbre homme d’affaire, d’avoir éliminé le commissaire Klein.

mardi 21 octobre 2025

 

Signature

(Bois de Saint-Cucufa, 21 octobre, 11h 40)

Deux traits verticaux

Un trait horizontal qui part en dessous

C’est ainsi que signait mon père

lundi 20 octobre 2025

 

Le garimpeiro

(Oyapoque, Brésil, 18 avril 2009, 7h 45)

C’est un hôtel de passage, un hôtel de rencontres

Le garimpeiro a partagé ses rêves dans les draps moites

Au son d’une clim antique et du goutte à goutte 

D’un tuyau de douche sans pommeau


La fille a les yeux noirs, elle a toujours été là

Elle s’appelle Manuella, elle laisse parler les gars


Le gars et la fille accoudées à la rambarde de l’hôtel Floresta

Le parfum de la jungle  prend le monde entier

L’Oyapock se languit, les pirogues vont et viennent

Le gars gamberge et la fille ne s’en fait pas


Ça fait deux jours qu’il est là le garimpeiro

Il attend, il attend le bon moment pour passer la frontière

dimanche 19 octobre 2025

 

Miniatures éphémères

(Parc écologique de Plaiaundi, Irun, Gipuzkoa, 5 septembre, 9h 25)

Putain de vie

samedi 18 octobre 2025

 

Louis

(Lac de Saint-Aignan, Nièvre, 16 octobre, 17h)

C’est son coin, ma bordure comme il dit, c’est là qu’il pêche, c’est là qu’il pense, quand il n’y a qu’un léger clapotis, à peine audible, quelques oiseaux et de temps en temps le blop d’un poisson qui remonte pour faire un rond. Il s’en fout si ça mord pas, ce qui compte c’est d’être là sur sa bordure, à regarder les reflets floutés par les risées, à se demander d’où il vient vraiment. On pourrait dire qu’il est d’ici, il fait la gueule comme les gens du coin, il esquisse un bonjour dans sa barbe, il connait le bois comme sa poche et raffole du Crâpiau morvandiau. Sa mère en cuisinait un au lard à tomber. Enfin, sa mère… C’est bien là le problème, à soixante dix balais, avant de s’en aller, elle lui a avoué qu’elle n’était pas sa mère et pareil pour le père qui s’est  encastré dans un platane une nuit de janvier. Elle lui a fait cet aveu dans un éclat de lucidité, alors que sa mémoire partait en vrille. Il avait été adopté, point. À quatre ans. Un joli môme qu’avait la parlote. C’est tout ce qu’elle a dit. Alors  sur sa bordure, il cherche, il fouille, archéologue de moi-même qu’il dit. Depuis que sa mère est morte, il a retrouvé des bouts, une corde de chanvre pour le chien peut-être, un chien noir sur le toit, une vieille traction derrière la maison, une maison basse, un carreau cassé, fait froid, les mouches sur le rebord de la fenêtre, des centaines, une vache qui rue dans la cour… Il fouille, il recolle, faut de la patience, un puzzle ses premières années. Aujourd’hui c’est tranquille, y a pas un môme pour gueuler en équilibre sur l’arbre mort, y a pas un abruti pour lui demander si ça mord, la lumière est belle, le soleil chauffe encore un peu. Il a posé son pliant, lancé sa canne et s’est lancé en mode mineur de fond les yeux rivés sur les feuilles mortes flottant sur l’eau. Et ça vient d’un coup, comme un courant d’air, une image, lui sur un arbre, un pommier, et une femme en bas en blouse à carreaux bleus qui gueule Louis! Louis… alors ça serait son nom d’avant, Louis avant Paul…

Ça lui fait comme si maintenant il avait un modèle pour son puzzle, et il est sacrément content. Il a assez pêché pour aujourd’hui, il reviendra demain.

vendredi 17 octobre 2025

 

L'histoire

(Le Saut-de-Gouloux, Nièvre, 16 octobre, 15h 50)

Au Saut-de-Gouloux  la végétation explose sous les lumières d’automne. Nous grimpons entre pierres et racines au dessus de la cascade, nous grimpons allègrement tandis que Franck me raconte sa longue marche, plus de 300 km, camera sur une épaule, Kalachnikov sur l’autre, dans la jungle du Nicaragua pendant la révolution.

Hier nous avons visité le musé de la résistance à Saint-Brisson. On y voit des tracts de propagande pétainiste,  des discours que l’on entend à nouveau. Il y a aussi ce témoignage de Lucile Pichot sur le massacre de Dun-les-Places en juin 1944. Elle raconte comment les allemands sont arrivés, ont fusillé les hommes du village et brulé les maisons, et il y a ce passage:

« il est environ 22h 20. Les armes se taisent complètement, les soudards qui grouillent dans le village envahissent les maisons du bourg. À coup de crosse, ils ouvrent les portes, fracassent les vitres, poussent des cris de joie. Ils pénètrent violemment dans la maison, réclament des bougies et du pétrole. J’ai bien de la peine à conserver ma chambre pour les enfants, la jeune fille qui est à la maison et moi-même. Les allemands s’allongent partout, ils occupent les lits, même celui de mon bébé de trois mois, mais surtout le sol. La salle à manger est réservée à cinq gradés, quatre sont très à l’aise, fument le cigare et rient, le cinquième baisse la tête. »

Tous les hommes du village viennent d’être abattus… et «  le cinquième baisse la tête ».

Dans ces bois en compagnie de Franck et Sophie, dans ces bois parcourus par les maquisards pendant les années de guerre, je pense au cadavre du mari de Lucile Pichot déchiqueté par les balles de mitrailleuse et à ce soldat allemand, le cinquième. Je pense à tout ça tout en m’émerveillant des couleurs et des parfums d’automne sur le sentier abrupt qui mène à la cascade, le Saut-de-Gouloux, je pense au titre du spectacle sur le quel d’autres amis sont en train de travailler  : Notre histoire se répète.

jeudi 16 octobre 2025


En rythme

(Saint-Brisson, Nièvre, 10h 45)

Sur la passerelle

Au dessus de la tourbière

Le son de nos pas sur le bois

En rythme 

mercredi 15 octobre 2025

 

En Scène

(« En Scène », Daniel Jaugey, Saint-Brisson, Nièvre, 23h 30)

Le poêle ronfle, il fait bon, la nuit est claire, après un bon repas, nous buvons un verre de rhum chez nos amis Florence et Franck, au cœur du Morvan. Depuis le début de la soirée je suis attiré par ce petit tableau posé devant le disjoncteur sur l’armoire électrique. Je l’ai posé là pour cacher le disjoncteur me dit Florence, ce sont deux comédiens qui attendent avant leur entrée en scène, c’est un tableau de mon père. 

Plus je regarde le tableau, plus ces visages me touchent. J’y perçois une grande disponibilité. Les visages se font lisses et naïfs avant leur entrée en scène, lisses et naïfs mais aussi curieux de ce qui se passe là, devant eux, dans ce confortable salon rougi par la lueur du poêle. Ils vont se joindre à nous, partager le rhum vieux et réveiller les souvenirs, avant de rejoindre leurs camarades, ces silhouettes floues  qui s’agitent sur le plateau. Ont-ils juste besoin de s’approcher, de nous sentir, de nous toucher, de nous écouter avant de retourner ainsi chargés dans leur histoire?

Vont-ils frapper à la porte? Nous ouvrirons, nous nous verrons alors tels que nous étions à vingt ans partageant nos rêves d’acteurs au cours de longues marches nocturnes sur les quais de Seine. Nous nous reconnaitrons, nous trinquerons et nous nous souhaiterons bon voyage!

mardi 14 octobre 2025

 

Le héron et le cormoran

(Marnes-la-Coquette, 11 octobre, 16h 30)

-Dégage, j’étais là avant toi!

-Non, c’est mon arbre, j’y étais hier et avant hier!

-Hé bien j’y suis maintenant et j’ai un long bec.

-Hé bien j’y suis aussi et j’ai des palmes.

-Attention je pique.

-Et moi je plonge.

-Noir comme un tunnel!

-Sinistre comme le contenu d’une urne!

-Les pharaons me vénéraient!

-Hé bien j’emmerde les pharaons.

-Et si nous cohabitions…?


-On est pas bien là…?