mardi 29 juillet 2025

 

Zut, bite, crotte


(Avignon, 26 juillet, 22h 15)


Il est tard. Il n’y a plus beaucoup d’enfants place de l’horloge. Plus bas, avenue de la République, il y a tous les mômes des mamans africaines qui proposent des tresses aux touristes pour quelques pièces. Eux n’ont pas de quoi se payer un tour de manège. Quasiment personne sur les chevaux de bois. J’inviterais volontiers mes amis à faire un tour de manège dans la nuit en chantant et criant tout ce qu’il est inconvenant de dire. Il y a quelques temps, un forain dont la spécialité était la sculpture et la réparation des chevaux et autres animaux de bois pour les attractions foraines, me racontait que des militants de la cause animale était venu l’accuser de soutenir par son art l’insupportable domination de l’homme sur la bête. Alors faire des tours et des tours en caressant l’encolure du bois peint et criant zut, bite, crotte!

lundi 28 juillet 2025

 

Un peu de terre

(Vaucresson, 22h 55)

Je rentre d’Avignon.  Je rentre d’un long voyage le long de murs où veillent des vierges à l’enfant,  un voyage de visages en visages, un voyage où la parole coûte que coûte se fraie un chemin entre les tambours tandis que les hirondelles vous rappellent que le ciel est toujours là. Je rentre à la maison. Il n’y a plus un bruit. Au jardin les figues trop mûres pendent, brunes et flasques. Personne n’est venu les manger, à croire que tous étaient partis danser. La nuit vient. Je monte au grenier regarder le ciel par le velux. Le ciel est trop pur. J’y met un peu de terre, de celle qui s’incruste sous les ongles du  jardinier, de celle qui fait la vie.

dimanche 27 juillet 2025


Miniatures éphémères

(Avignon, 23 juillet, 7h 30)

Dans les interstices 

samedi 26 juillet 2025

 

S'arracher

(Avignon, 11h 25)

Il voulait s’arracher des bras de sa mère. Il avait l’intuition que ce que plus tard on voudrait lui faire porter, serait beaucoup trop lourd…

vendredi 25 juillet 2025

 

Capitaine Némo

(Mirmande, Drôme, 16 juillet, 10h 45)

Son bathyscaphe projeté par le souffle puissant d’un cétacé géant jusqu’au sommet d’une colline provençale, Némo écoute avec stupeur le chant des cigales.

jeudi 24 juillet 2025

 

La vigne

(Mirmande, Drôme, 15h 20)


La vigne grimpe, pousse le volet, entre dans la chambre, rampe, s’insinue, couvre le lit et l’homme qui dort, un homme qui rêve de jungles luxuriantes.

mercredi 23 juillet 2025

 

Couleurs du noir

(Mirmande, Drôme, 16 juillet, 11h10)

Exposition Couleurs du noir à l’église Sainte-Foy de Mirmande, un collectif de quatre artistes, Jean-Philippe Kempf, encres, Robert Kerrec, acryliques et poésie, Rainer Schlüter, sculpture, et Christiane Vielle , gravures, et ce chien venu chercher la fraicheur de l’église, ce chien noir qui s’est endormi au pied des gravures et sculptures, ce chien qui sera mon guide pour pénétrer ces paysages intérieurs où les couleurs du noir sont un appel à creuser la question de notre existence.

mardi 22 juillet 2025


Les 24 h de la pétanque

(Mirmande, Drôme, 7 juillet, 12h 30)

Franck est à sa table de cuisine, un mégot au coin des lèvres, le marcel un peu taché, les pieds dans des tongs bon marché, il astique ses boules de pétanque avec un chiffon doux. Il voit son reflet dans la boule d’acier, le reflet d’un gars aux paupières tombantes qui sait pas toujours comment bien faire, sauf avec les boules. Là, il est le meilleur, tireur ou pointeur, il n’y en a pas deux comme lui. Mirmande contre Cliousclat, c’est dans trois jours, les vingt quatre heures de la pétanque, son moment, ses instants de gloire, quand sa maladresse et son bégaiement restent à la maison, au frigo, avec les bières auxquelles ils ne touche pas pendant trois jours avant le championnat. Les boules luisent sur la table en formica. C’est maintenant un autre reflet que Franck contemple sur l’acier poli, le reflet d’un gars qui ne doute pas.

lundi 21 juillet 2025

 


La fibre

(Avignon, 17h)

Antoine a la fibre. Vous êtes éligible, on lui a dit. Les gars sont venu hier pour l’installation. Ça va mieux marcher, ils lui ont dit, vous allez vous sentir moins seul. C’est sûr que maintenant il peut rester connecté nuit et jour, il n’y a plus de coupures ou de baisse de régime. Il passe son temps rivé à son ordi. Il regarde les autres, il ne communique pas, il regarde juste. Mais bon, c’est pas pour ça qu’il se sent moins seul. Alors de temps en temps, il lâche l’ordi et se traine jusqu’à la fenêtre. En bas, il y a des gens qui font la queue devant un théâtre. Il les regarde. C’est quand même mieux en vrai. Et puis de temps en temps quelqu’un l’aperçoit et lui fait un signe.

dimanche 20 juillet 2025

 

Miniatures éphémères

(Mirmande, Drôme, 16 juillet, 12h 30)

Un petit jardin de rien

samedi 19 juillet 2025

 

Les hirondelles dans le ciel gris

(Avignon, 8h  45)

On dit que vieillissant,  l’audition des fréquences aiguës diminue. Alors, tant que l’on se réjouit du cri des hirondelles…

vendredi 18 juillet 2025


Une Sauterelle

(Avignon, 17h 55)

Je me sens plus proche de cette sauterelle égarée sur les murs de la collection Lambert à Avignon, que des acteurs vociférant dans les rues et des festivaliers qui foncent d’un spectacle à l’autre l’œil rivé sur leur portable.

jeudi 17 juillet 2025

 

L'acteur

(Avignon, 21h 55)

Tu n’es plus que l’ombre de toi-même, lui a-t-on dit à sa sortie de scène. iI erre dans la ville, de lumière en lumière, redoutant leur extinction et la nuit qui vient. Il ne sera alors plus rien.

mercredi 16 juillet 2025

 

Nuages

(Avignon, 15 juillet, 21h 50)

Il regarde passer les nuages

Au dessus de sa vie en dents de scie

mardi 15 juillet 2025

 

Souvenirs

(Avignon, 11 juillet, 11h 20)

Elle fait la sieste à l’ombre, dans la fraîcheur des pierres sous le haut plafond. Un voilage de dentelle derrière le rideau de lin froissé témoigne des fastes d’antan. Elle est à moitié étendue sur une liseuse recouverte de toile de Jouy, Elle manie l’éventail avec élégance, la tête délicatement penchée, offrant son cou au léger courant d’air. Elle ne fait rien d’autre que s’éventer, insensible aux rumeurs qui montent de la rue encombrée. Tandis que son poignet encore souple agite l’éventail de papier japonais, elle divague d’un amant à l’autre. C’est étrange, depuis quelque temps, alors que l’âge et la maladie la retienne de plus en plus souvent au lit, elle rêve de ses anciens amants, des rêves délicieux où l’on se retrouve avec maladresse comme aux premières fois. Les souvenirs de ses amours qui la surprennent dans ses nuits mouvementées sont un excellent remède à ses douleurs de vieille dame.

lundi 14 juillet 2025

 

Retour

(Avignon, 8h 45)

Elle rentre chez elle. Son train est à 10h. Elle ne prend pas le chemin le plus court pour aller à la gare. Elle a le temps. Elle longe les ruelles désertes, épargnées par l’affichage sauvage. C’est l’heure des hirondelles et des tourterelles. On peut regarder le ciel, les murs, les arbres, on peut regarder et écouter sans être interrompu à tout bout de champ. Elle prend son temps. Sous un porche elle salue un sans logis qui se réveille d’une nuit mouvementée. Il ne répond pas, il ne sait pas comment répondre. Elle fait rouler sa petite valise qui cahote sur le pavé, sa petite valise pleine de cahiers et carnets, sa petite valise pleine de tout ce qu’elle a vu et entendu, pleine de tout ce qu’elle aimerait être.

dimanche 13 juillet 2025

samedi 12 juillet 2025

 

Dystopie

(Avignon, 10 juillet, 20h 05)

Dans la cité des papes  les murs s’effritent. Pendue à une gouttière, une affiche claque au vent comme un étendard abandonné après le combat. Quand il n’y aura plus personne, quand le feu, le vent, les pluies, les guerres auront chassé les derniers hommes, les murs parleront, ils parleront des amours et des batailles chantés à leurs pieds, ils parleront aux rats et aux blattes, ils parleront jusqu’à ce qu’ils s’émiettent et disparaissent. Il restera quelque chose dans l’air, au dessus de la terre rase. Puisse un enfant survivant passer par là et respirer cette somme de mots…

vendredi 11 juillet 2025

 

L'homme penchant

(Avignon, 7 juillet,17h 40)

Il penche un peu, c’est un homme penchant, c’est comme ça lorsqu’il est amoureux, il penche. Alors il va piano, à contre temps dans la foule expansive. Parfois il s’adosse à un mur, un vieux mur penché, un mur dont l’inclinaison surprend. Depuis combien de temps ce bâtiment tient-il ainsi penché, 5, 6, 7 siècles? L’homme penchant s’adosse au mur penché. Il lève la tête et regarde passer les nuages. Ça lui remet les idées en place.

jeudi 10 juillet 2025

 

Un chien de garde

(Avignon, 20h)

Un chien de pierre, un chien de garde sculpté et posé là, à la fenêtre de la chambre de sa fille, par maître Capulet lui-même afin de dissuader les jeunes gens de chanter la sérénade à son enfant adorée.

mercredi 9 juillet 2025

 

Parle, envole toi

(Avignon, 10h 35)

Dans la rue on racole, on bat le pavé, on roule du tambour.

Dans l’obscurité derrière la fenêtre, une silhouette furtive, un regard fiévreux, le regard de celui qui ne sait pas trop comment faire, qui voudrait bien mais n’ose pas, de celui qui sent bien que derrière ces  appels, ces cris et ces chants il y a quelque  chose de plus profond que ce vacarme.

Et soudain sur le mur, l’ombre portée d’un Pulcinella qui se glisse jusqu’à son oreille pour lui murmurer: « Parle, envole toi!  les mots sont tes ailes*»


*Parole de Rabbi Nahman entendue dans le très beau spectacle de Bruno Abraham-Kremer, Parle, envole toi! ou comment le théâtre m’a sauvé la vie

mardi 8 juillet 2025

 

Les pigeons

(Avignon, 5 juillet, 8h 20)

Deux pigeons attendent sur le bord du toit. La ville se réveille  lentement. Bientôt ce seront des allées et venues frénétiques, des terrasses bondées, des files d’attentes, des parades assourdissantes. Les deux oiseaux iront tranquilles d’un toit à l’autre, de temps en temps ils lâcheront une fiente sur un festivalier en goguette ou un comédien inquiet, ils iront tranquilles toujours aussi étonnés de cette folie humaine qui prend la ville en juillet, bien heureux d’avoir tant à manger ce mois ci dans cette somme de déchets qui envahit les rues.

lundi 7 juillet 2025

 

Forces

(Avignon, 10h 15)

Il y avait un gars de l’autre côté du trottoir , un gars bien amoché qui faisait la manche. Peut-être s’était-il installé là pour reprendre un peu de forces.

dimanche 6 juillet 2025

 

Miniatures éphémères

(Collias, Gard, 29 juin, 11h 20)


Pause sur la queue de lapin

samedi 5 juillet 2025

 

Déplacement de soi

(Arles, Bouches-du-Rhône, 1er juillet, 15h 05)

Egaré dans les rues surchauffées d’Arles, confus, il contemplait perplexe une affichette collée au mur, suffisamment haute pour ne pas être arrachée. Fallait-il envisager une toute autre façon de se mouvoir?

vendredi 4 juillet 2025

 

Grigri

(Avignon, 3 juillet, 10h 20)

J’ai ramassé ce bout de bois sur un sentier de sable bordé de roseaux. Immédiatement j’ai aimé le tenir, le regarder, ce ferait un beau grigri, une reine égyptienne pour bercer Bastien et les autres, les âmes solitaires du Pas de la Tortue qui ne savent pas toujours bien faire avec leurs congénères. Avec mon couteau j’ai écorcé une partie du bois, j’ai accentué l’œil et la bouche, déjà présents. La bouche n’était pas engageante, j’aurais préféré un sourire. Je me suis dit qu’il y avait bien mille raisons pour faire la moue, alors j’ai planté le bois dans un pot de fleur et j’ai versé un peu d’eau fraîche, en espérant qu’ainsi le grigri ferait son affaire.

jeudi 3 juillet 2025

 

Le nouveau Messie

(Collias, Gard, 29 juin, 14h 15)

C’est le nouveau Messie.

On a roulé la pierre du tombeau,

il a jailli comme un diable à ressort 

en faisant Youpi!!

mercredi 2 juillet 2025

 

L'essentiel

(Collias, Gard, 29 juin, 13h 55)

Sentir soudain sur ce sentier de sable bordé d’une  dense végétation  que là est l’essentiel, entre ombre et lumière, loin du théâtre de la ville.

mardi 1 juillet 2025

 

Matin

(Avignon, 8H 30)

Il est encore tôt. les pigeons roucoulent, les corneilles criaillent, les hirondelles ont entamé leur ballet. Il fait bon. En bas dans l’impasse Petit-Saint-Jean, il ne reste que quelques bouteilles brisées et des mégots à la pelle des chamailleries alcoolisées de la veille. C’est le moment d’écrire, les machines ne sont plus en surchauffe, c'est le moment de dire à voix basse un Je t’aime et de le garder au frais pour qu’il dure jusqu’à la fin des temps.

lundi 30 juin 2025

 

Ainsi va le monde

( Dans la cave du cinéma de Vaucresson, 14 avril, 15h 20, photo de Sophie Bernard-Carrive)

Ça surchauffe

Le film s’emballe

La pellicule s’enflamme

Rouillée et ignorée

La poignée de secours

Ne sert plus à rien

dimanche 29 juin 2025

samedi 28 juin 2025


Chaleur

(Avignon, 19h 50)

Écrasé de chaleur, je n’ai pas la force d’écarter le linge qui sèche pour regarder le paysage. Alors je l’invente. Un triptyque de jungle luxuriante bleue et or, les singes sautent d’un carré à l’autre, une feuille, une graine, une plume tombent sur la terrasse, au vent le tissu fait un bruit de feuillage, la sueur coule sur mon front, et j’entend dans le lointain le moteur d’une pirogue qui remonte le fleuve. 

vendredi 27 juin 2025

 

Un œil noir, un œil blanc

(Sur le Xoldokogaïna, Pays basque, 8 mai, 15h 40)

Au sommet de la montagne, dans la prairie où paissaient quelques pottoks, une forme blanche claquait et vibrait au soleil. Ce n’était qu’un tronc mort couché comme un homme sur le flanc, les yeux grands ouverts, un œil noir, un œil blanc, un homme fracassé par la lutte que se livraient le bien et le mal dans ses entrailles tandis qu’un jeune pottok à la douceur ineffable le regardait fixement.

jeudi 26 juin 2025

 

Cœur en pot

(Avignon, 21h 05)

Il avait mis son cœur en pot en attendant des jours meilleurs.

mercredi 25 juin 2025

 

Feniks

(Paris, 12ième, 22 juin, 17h 10)

Après avoir fêté son anniversaire plus que de raison, Jo s’était écroulé ivre mort sur le quai du canal Saint Martin. Son chien avait veillé sur lui, un bon chien, qui avait croisé sa route en Aragon un jour de grand vent sur un chemin de poussière. Le chien boitait et lui avait les yeux rouge. Ils ne se sont plus quittés. 

Jo a dormi six heures. Il ouvre un œil, le soleil tape, le chien halète, il regarde Jo, il a soif, Jo se lève, s’étire, et soudain éclate de rire en voyant la péniche. Tu vois, le chien, toujours on renaîtra de nos cendres!

mardi 24 juin 2025

 

L'œil du chat

(Vaucresson, 22h 05)

À l’écart des autres sous les frondaisons, il vit dans l’œil du chat qui passait la détermination qui lui manquait.

lundi 23 juin 2025

 

Le sourire

(Vaucresson, 21 juin, 18h 40)

Elle est comme une rose en vrac, elle a perdu son sourire. Elle a cherché partout, sous le lit, dans le lit, dans le placard, dans la salle de bain, entre les pages de ses livres, dans ses chaussures, dans ses poches, dans sa valise. Pourvu que la femme de ménage ne l’ait pas aspiré. Il est beau ce sourire, elle le tient de sa mère, il se transmet de génération en génération. Déjà, à l’hôpital, elle avait perdu ses appareils auditifs, et maintenant à l’EPHAD, son sourire, ça va pas, ça va pas du tout.

Oh, il n’est pas bien loin, il est juste là, dehors, suspendu au rebord de la fenêtre, balancé par le vent léger.

dimanche 22 juin 2025

 

Miniatures éphémères

(Vaucresson, 21 juin, 18h 30)

L’aventurier

vendredi 20 juin 2025

 

Sycophante

( Raghie Sycophante, Raghie délatrice, Forêt de Moulière, Vienne,  30 mai, 13h 20)

Certes sa robe n’est pas affriolante, mais pourquoi a-t-on affublé  ce coléoptère du nom de l’un des pires travers de la nature humaine?

jeudi 19 juin 2025

 

L'homme au petit chien

(Avignon, 16 juin, 15h)

Il aimerait bien qu’on le regarde un peu plus, l’homme au petit chien, reprendre des couleurs et faire un tour de vélo.

mercredi 18 juin 2025

 

La course

(Courbevoie, Hauts-de-Seine, 21h 40)

Entre 21h et 22h, il court, chaque soir, il tourne autour du stade, il mouline, il se réinitialise. Il court à côté de la piste, sur la terre, la vraie, c’est plus tendre, les mises à jour passent mieux. iI tient la cadence, une heure, il pourrait courir les yeux fermés. Au bout de plusieurs tours, c’est comme s’il décollait avec le stade, il tient les commandes, une soucoupe volante au dessus de la ville laminée.

mardi 17 juin 2025

 

Ministère de la solitude

(Hautes-Pyrénées, 30 mai 2012, 14h30)

J’ai appris aujourd’hui qu’au Japon et en Angleterre il existait un ministère de la solitude.

lundi 16 juin 2025

 

L'éphémère

(Éphémère, Avignon, 12h 40)

Place Pie, à Avignon, une minuscule éphémère coincée sous une corbeille à pain résiste au mistral. Ces insectes, apparus au Carbonifère, entre 350 et 295 millions d’années ne vivent que quelques heures après avoir quitté l’état larvaire qui peut durer plusieurs années. Quelques heures pour se reproduire. Elles ne se nourrissent même pas, elles n’ont ni bouche ni tube digestif. Midi, c’est le coup de feu, serveurs et serveuses courent d’une table à l’autre. l’éphémère s’est décroché de la corbeille et a atterri sur la table d’à côté. J’arrête la main du serveur au moment où il allait balayer la table d’un coup d’éponge. Nous attendons ainsi quelques instants, ma main sur son poignet, que l’insecte s’envole.  Nous sommes peu de choses, me dit-il.

dimanche 15 juin 2025

samedi 14 juin 2025

 

Avec les hirondelles

(Avignon, 20h 40)

De passage pour des repérages

Va jouer là tout l’été

Rick est monté sur le toit pour voir la mer

Y a pas la mer mais y a le ciel

Et les hirondelles

Ça ouvre les hirondelles

T’as le cœur comme un calendrier de l’avent

Y a les oiseaux qui tracent

Qui ouvrent toutes les fenêtres de carton

T’as le palpitant qui déborde

Et le groove qui monte

T’es tout seul tout plein d’amour

Avec les hirondelles