Grigri
(Avignon, 3 juillet, 10h 20)
J’ai ramassé ce bout de bois sur un sentier de sable bordé de roseaux. Immédiatement j’ai aimé le tenir, le regarder, ce ferait un beau grigri, une reine égyptienne pour bercer Bastien et les autres, les âmes solitaires du Pas de la Tortue qui ne savent pas toujours bien faire avec leurs congénères. Avec mon couteau j’ai écorcé une partie du bois, j’ai accentué l’œil et la bouche, déjà présents. La bouche n’était pas engageante, j’aurais préféré un sourire. Je me suis dit qu’il y avait bien mille raisons pour faire la moue, alors j’ai planté le bois dans un pot de fleur et j’ai versé un peu d’eau fraîche, en espérant qu’ainsi le grigri ferait son affaire.
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