Épures
I
(Hendaye, 28 décembre, 8h 15)
C’est ainsi chaque matin quand je suis à Hendaye. Je me lève à l’aube. Je regarde d’abord le ciel sur la montagne de la fenêtre de la chambre, sud, sud-est. Puis je vais voir la mer à cent mètre, nord, nord-ouest. La mer et le ciel au dessus de la mer. Souvent je fais quelques photos, toujours du même point de vue, la terrasse devant la chambre, puis l’escalier qui descend sur la plage là où je passe quand je vais surfer sur mon spot préféré, là où je viens depuis tout petit, là où la famille se retrouve. Ce matin le ciel roulait des nuages rouges au dessus de la montagne, à l’intérieur des terres tandis qu’il s’ouvrait au dessus de la mer. C’était un beau levé de soleil sur les Deux-Jumeaux, levé de soleil carte postal, sur une mer calme, pas très passionnant. J’ai fait une photo un peu mécaniquement, en noir et blanc, pour le contre jour, une enième photo des Deux-Jumeaux qui irait une fois de plus encombrer ma photothèque. Je préfère parfois au chatoiement des couleurs, l’épure du noir et blanc. Ce soir en découvrant la photo, je lui trouve quelque chose, elle ne finira pas au fond d’un tiroir informatique. Le grain du ciel, la légère lueur sur l’eau, Le noir intense des silhouettes des rochers et de la falaise décrivent la quintessence de ce paysage. L’encre noir d’un paysage tatoué au cœur.


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