Bilbao
Calle de Bidebarietta à Bilbao , Rick Delaveine se tient là, face au numéro 6, adossé à la vitrine d’une boutique d’articles de fêtes. C’est la «semana grande » à Bilbao. Toute la semaine on chante, on danse, on boit, un foulard bleu autour du cou. Rick est venu pour un concert au musée Guggenheim. Il est batteur. Cet après midi, après avoir fait les balances, il est monté au troisième étage voir l’exposition Basquiat. Couleurs, signes, révolte, rythme bien sûr, tout cela le réjouit. Et d’en haut, en se penchant un peu, il pouvait voir la scène sur laquelle il jouera ce soir, le piano, la contrebasse, sa batterie, minuscules avec au dessus ces immenses structures blanches aux courbes douces qui lui évoque les rideaux derrière lesquels se cachent les enfants. Ensuite il est allé s’acheter une veste chez Francisco de Larracoechea, calle Sombréria. Chaque fois qu’il va à Bilbao, il passe chez Francisco, les tissus y sont délicats et la vendeuse lui rappelle une amie peintre. Rick aime les rituels, il est très maniaque, même si les explosions de Basquiat le ravissent.
Cette année, il a choisi une veste soie et cachemire vert pâle, à rayures croisées corail et brunes. Il la portera pour le concert. Et là maintenant, devant le numéro 6, il hésite. Ce verre, au pied de la porte, le dérange. Il n’est pas sûr que ce soit une bonne idée de revenir voir Carmen…
Vingt minute que Rick hésite, les doigts tapotant sur ses cuisses, pile sur le pli de son pantalon d’alpaga. Il lève juste les yeux de temps en temps, au cas où les rideaux bougeraient…
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