Le moment de la paix
(Au pied du Jaiskibel, Espagne, 1er novembre)
Il avait tenu bon derrière Pablo, il ne voulait pas s’en séparer.
Là, au fond de la crique, où la mer pénètre l’obscurité des falaises, épuisé, il avait senti une promesse de paix.
Et puis Pablo, sans un mot, avait noué une fourchette au bout de son bâton, puis scruté l’eau sous les pierres. Très vite il avait déniché un poulpe, l’avait piqué d’un coup sec. Antonio avait vu l’eau noircir, devenir plus noire que les pierres. Il avait vu Pablo brandir fièrement le poulpe au bout de son bâton fléchissant sous le poids du céphalopode, il avait vu Pablo battre violemment l’animal sur la pierre noire.
Non, ce n’était pas encore le moment de la paix.
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