mardi 14 novembre 2017


Les islandais


 ( Chapelle Notre-Dame-De-Grâce, Honfleur, 5 octobre 2016)

…Ouais, 14 ans et j’suis parti. J’savais où j’allais parce que j’écoutais tout chez moi, j’écoutais mon père. C’était à table qu’y parlait  l’plus, assis toujours à la même place, là, face à la fenêtre, des fois que quelqu’un ou quelque chose passerait.
N’empêche que la place elle restait vide six mois de l’année. Et après ,c’était celle du fils qui restait vide pareil. Et puis celle du deuxième, vide, pareil. Et du troisième, pareil. Et même que des fois, y’avait des maisons où la mère elle se retrouvait seule devant sa soupe… face à la fenêtre, des fois que…
Ici, on parlait que d’Islande dans les maisons,  c’est pour ça que j’avais peur. Tous les hommes étaient pêcheurs, y’avait qu’ça pour vivre, on les appelait les islandais.

(Écrit en 2009 pour le spectacle "L'islandais")


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