Piment et Koukenzout
La vierge blanche
(Herbeuval, Ardennes, 10 juillet, 9h 45)
Revoici Piment et Koukenzout, nos deux gaillards inséparables de Villers-devant-Orval,
nos deux gaillards collés comme des siamois, sourds d’une oreille mais bavards comme le ruisseau. Les voici posés sur une branche du vieux chêne, cachés par l’épais feuillage, à l’aplomb de la vierge blanche, sur le chemin d’Herbeuval à Avioth.
Ils guettent le pèlerin. Celui qui se laissera tomber sur le talus après avoir marché sous un soleil de plomb, qui dénouera ses lacets, massera ses pieds gonflés, celui qui, égaré en solitude, prendra sa tête dans ses mains et dira sa peine au chemin.
Alors, du haut de leur arbre, ils diront à voix douce un sonnet de Shakespeare, l’un de ceux que le vieux père Tilleul leur chantait dans leur enfance, des mots dont ils ignoraient le sens mais qu’ils ont retenus tellement ils étaient réconfortants.
Le pèlerin se redressera, regardera intensément la blanche statue, sentira battre son cœur, renouera ses lacets, et reprendra sa route d’un pas vif, tandis que sur la branche, Piment et Koukenzout, le suivront du regard pouffant comme les plus heureux des hommes.
When we bought our house 30 years ago we found a simple concrete garden statue of the Virgin. Now much of the concrete has worn away to expose the gravel that was part of the mix. Like all women, the Virgin has become more interesting with age. She migrates around the back yard to enjoy the shade of various trees and leafy plants.
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