Le Figuier
(Vaucresson, 10h 40)
Quand j’ai les nerfs à fleur de peau, je me cache dans le figuier.
En toutes saisons, j’y trouve un paysage où perdre mon regard, des rivières où noyer mes soucis, des mondes dont la nouveauté seule suffisait à occuper mon esprit, des estuaires que je rejoins de la haute mer pour remonter à la source.
À la belle saison je croque l’oubli dans les fruits murs, en hiver je m’égare dans l’entrelacs des branches.
Je suis reconnaissant à l’arbre d’avoir poussé penché, offrant son dos pour y grimper. L’arbre peut être cheval ou dromadaire quand le jardin s’étrécit.
C’est un arbre du sud, un arbre que j’ai vu grandir. Il faisait vingt centimètres quand je l’ai planté. Il supporte maintenant un homme et ses soucis.
C’est un cadeau. Le cadeau d’une amie peintre. Et j’ai autant de plaisir à m’y perdre que dans ses peintures.
Beautiful image-- and your words reminded me of a fig tree in one corner of our lad which had grown 4 different trunks and a place to stand inside the "fort" that they made. I wish I had a picture.
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