La lumière au bout du champ
(Travaillan, 12h 40)
Dans une allée au bout du champ, là où penchent les cyprès, il y a un coin pour s’écarter du monde. Dans un trou bordé d’herbes folles poussent quelques boulots et des bribes de paysages. Les saisons ont perdu leur latin dans l’herbe tendre et le temps s’accroche aux branches. C’est un étrange et mélancolique paradoxe que de vouloir s’éloigner à tout prix, et désirer à ce point se rapprocher des autres. Le vent n’a pas empêché les arbres de grandir, il leur a donné cette belle inclinaison.
À quelques mètres, un hangar de tôle, un champ en friche, un ruisseau famélique, un verger plus entretenu depuis une éternité, ne restent que quelques vieux cerisiers et abricotiers rabougris, et une maison qui se fissure.
Peut-être est-ce cette lumière au bout du champ qui retient les deux vieux qui vivent là, qui ne sont plus que l’ombre d’eux même.
The whole world is leaning from the winds.
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