Samare
(Vaucresson, 15h 45)
Ils lui ont coupé les ailes.
C’est ce qu’on disait.
Il ne comprenait pas bien.
Il n’avait jamais vu sa mère voler.
Par contre il la savait légère comme l’herbe folle.
Alors il avait délicatement inséré des samares d’érable dans une brindille.
Les samares qu’il ramassait à l’automne, ailes de fées qu’il glissait ensuite dans les petits trous de la table de jardin. Seule la graine passait dans le trou, le haut de l’aile dépassait et se balançait au vent.
Il les prenait entre ses gros doigts bien plus adroits alors qu’avec des couverts, des crayons, ou tout autre outil.
Samare. Il aimait le mot. C’est sa grande sœur qui lui avait appris. Samare, sa s'mare, sa mère….
Samare et brin d’herbe. Pour sa mère.
Il était longtemps resté devant sa modeste composition. Peut-être sa mère réapparaîtrait-elle?
I like this picture--- I don't know if it just happened naturally, or it was arranged. But I find it original and thoughtful.
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