Musique
(La Seine Musicale, Boulogne-Billancourt, 14 mars, 20h 10)
L’auditorium de la Seine Musical, une boule de noël, un œil brillant et exorbité posé sur l’île Seguin sur la Seine.
Ce soir, concert d’Anouar Brahem (oud) et son quartett, Klaus Gesing (clarinette basse, saxo soprano), Björn Meyer (guitare basse), et Khaled Yassine (darbouka, bendir).
Le public entoure la scène, l’acoustique est parfaite. Je suis au premier balcon derrière les musiciens. Je vois danser l’ombre du clarinettiste. Je ne vois d’Anouar Brahem que le dos en mouvement et le corps rebondi de l’oud. En face, les visages des spectateurs, sont de multiples taches claires
La musique est envoutante, subtile, intime, une musique qui ne serait que pour soi.
Je ferme les yeux et je suis dans le corps de l’instrument, au cœur de la caisse de bois cintré, seul, et mon propre corps comme de l’eau, un nuage, je suis à la fois grand et petit, léger, incroyablement léger.
Parfois l’instrumentiste accompagne la mélodie de sa voix grave et ténue. Je pense à Glen Gould.
Je rouvre les yeux. J’aperçois tout en haut, au deuxième balcon, la silhouette d’une ouvreuse à contre jour, l’épaule appuyée sur l’encadrement d’une porte.
La musique, soudain ce merveilleux morceau Astrakan Café, l’ombre du clarinettiste, le sourire du percussionniste, les mains du bassiste, les taches claires tout autour, et là haut la silhouette sombre de la jeune femme découpée dans l’encadrement légèrement éclairé de la porte….
La musique a la texture de la paupière de la jeune femme debout tout en haut, une paupière qui se ferme pour laisser fondre le son en dedans, une paupière bordée de cils noirs délicieusement fins.
The combination of instruments make me quite curious about the result...
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