mardi 25 avril 2023


Loao et Émmanuel

(Régina, Guyane, 11h 50)

Emmanuel, le créole, poussait sa bouteille de gaz sur un chariot à roulette. Emmanuel a de mauvaises jambes, la marche est difficile. Il fait une pause sur le perron d’une maison aux volets clos. 

Loao, le brésilen, est venu le retrouver. Parler un peu, ou juste regarder ensemble les gens qui passent. Loao habite à côté, une toute petite maison. Il n’y pas grand monde ce matin à Régina,

quelques militaires qui attendent leur pirogue et un gars  en sueur qui regarde partout et photographie les caciques cul-jaunes qui piaillent dans le grand manguier.

Ici, tout le monde se connait. Le photographe, pas sûr.

Hé oui c’est bien moi qu’ils regardent. Ce n’est pas la première fois que je viens ici. J’aime ce bourg qui ne paye pas de mine. Chaque fois j’y rencontre de nouvelles personnes. Le village est paisible. 

Je salue les deux hommes, nous échangeons quelques mots. 

Loao a 82 ans. Il a écumé la Guyane de l’ouest à l’est en faisant tous les boulots possibles et imaginables. Il a un fils à Paris.

Emmanuel est moins bavard, le sourire et le regard suffisent. Il a 46 ans.

Quand je leur dit que je viens faire un spectacle pour les enfants de l’école, ils rigolent.

Je leur raconte les histoires, le  blog, et ça fait les fait encore marrer.

Ils me permettent de les photographier.

Je photographie rarement les gens, je n’ose pas. Il faut d’abord faire connaissance (j’aime cette expression).

Là, c’est une évidence, deux gars ordinaires sur les pas d’une porte qui me regardent avec bienveillance.

Et c’est  ça la Guyane: la forêt et les gens. 

1 commentaire:

  1. A long way from home--- I wonder what it's like there where the river widens on its trip to the sea. I hate humidity, so I'd probably be miserable. Still... One can dream.

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