Les frères Marx
(Marciac, Gers, 7 août, 20h 35)
Le jour se levait à peine, Lucie est sortie pour arroser ses fleurs, comme chaque matin, prendre soin de son petit jardin en écoutant les oiseaux. Il y avait un gars dans la cour, un inconnu, pas très grand, mal chaussé, mal vêtu, avec de drôles de cheveux en épis sur la tête. Un petit air de Harpo Marx, qui lui a immédiatement rappelé son mari Jacques qui lui avait un petit air de Groucho Marx. Elle avait connu Jacques au bal des pompiers. Elle avait été séduite par ses moustaches , sa voix et son jeu de jambes. Bientôt cinquante ans de vie commune malgré les ronflements et les blagues à deux balles. C’est que c’était un tendre son Jacques sous ses airs de grand crétin. Jacques dormait encore. Il dormait de plus en plus tard depuis qu’il ne travaillait plus. C’était son moment à elle, le petit matin avec les fleurs et les oiseaux. Mais là, avec un Harpo dans la cour qui la matait avec des yeux ronds en ronronnant, il fallait réveiller son Groucho. Elle a crié Jacques pour qu’il se lève, il a surgit dans la cour en pyjama la tête toute froissée. Regarde mon Groucho, qui est là, ça ne serait pas un de tes frangins? Jacques regardait le gars avec des yeux aussi ronds que lui. S’cusez, je suis comme les chats, j’passe entre les barreaux ou par dessus les murs, je cherche un peu de compagnie et de quoi becqueter, j’sais parler aux plantes et réparer les vélos, voilà, qu’il a dit le gars en tendant la main. Jacques lui a serré la pince, Lucie a été cherché du café et du pain mie, et ils ont bu tous les trois comme ça dans la cour en trempant leur pain dans le café, sans rien dire. Parfois le gars penchait la tête en ronronnant comme un gros chat qui cherche des caresses. Jacques a raconté la blague des trois nains et du livre des records, le gars a ri aux éclats, alors Jacques a raconté d’autres blagues tandis que le gars se tordait. Le soleil était déjà haut quand le facteur est arrivé. Soudain Lucie s’est rendu compte que le facteur avait vraiment un petit air de Zeppo Marx. Ça alors, j’avais jamais remarqué, s’est-elle dit, ça va être une sacré journée!
But what the elephant was doing in my pyjamas, I'll never know... All they needed was for Chico to show up. Seriously--- Your stories are sometimes like perfect little flowers/jewels/pastries. (Whatever you like best). Thanks.
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