samedi 14 janvier 2017


Autoportrait et Salut


Cette image me rappelle une époque où j’étudiais les mathématiques,  lisais  H.P.Lovecraft et gribouillais des croquis surréalistes. Je ne savais pas trop où était ma place, j’avais une grosse barbe et naviguais entre mutisme et excès. C’est aussi à cette époque que je commençais le théâtre après avoir suivi Elisabeth qui m’avait immédiatement plue dans sa grande robe mauve. Je m’étais assis à ses côtés dans une salle de cours, il me semble qu’il s’agissait de  topologie - mais les fragrances de Patchouli sont bien plus présentes que les figures mathématiques -, et très vite le théâtre fut notre seul sujet de conversation.
Nous nous retrouvions chaque semaine au gymnase de Jussieu. Sous la direction de Didier et Jean-Luc, nous improvisions des heures, nous étions algues agglutinés les uns aux autres, nous nous enfoncions dans le sol, nous traversions des jungles au ralenti, nous devisions en gromelot, nous étions cerfs, loups ou grenouilles, nous naissions puis vieillissions quelques minutes plus tard en écoutant L’Apocalypse des Animaux de Vangelis ou Libertango de Astor Piazzolla.
Puis nous allions refaire le monde à la Mercerie, rue des Canettes. J’habitais en banlieue, alors, tard dans la nuit, si au moment de nous séparer il n’y avait pas de lit pour m’accueillir, je marchais solitaire dans Paris, attendant le premier métro, les sens en éveil.
Il y avait Elisabeth, bien sur, et Laurent, Yves, Caroline, Agnès, Lionel, Bruno, Hélène, Franck, et d’autres dont j'ai oublié les noms. Certains sont restés des amis chers, très peu sont devenus et restés comédiens. Et puis il y avait Arnaud, qui bricolait des images à la photocopieuse et collectionnait les cartes postales les plus ringardes. C’est un peu grâce à lui que ce blog a vu le jour.
Alors, de Saint Jean de Luz, un salut l’ami  - je crois que tu aime les reflets - et face à un avenir qui n’est pas des plus réjouissant, la nostalgie n’est pas regrets, mais un terreau joyeux  pour alimenter nos utopies.

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