Je te tiens, tu me tiens...
(Abbaye d’Aubazine, 28 juillet)
Au centre du jardin deux moines immobiles se tiennent face à face. À leurs pieds un arrosoir à moitié vide et une bêche plantée dans la terre. Les deux moines se tiennent par la barbichette. L’un porte une belle barbe d’un gris cendré, l’autre un timide bouc brun.
Tout le jardin est suspendu à leurs regards brillants, à leurs lèvres frémissantes et closes. Les insectes, les oiseaux, se sont tus, le vent s’est arrêté au portillon de bois, la fontaine a cessé de goutter.
Dès que l’un d’eux faillira, une clameur s’élèvera, portée par la pierre au dessus des collines.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire