lundi 20 août 2018



Jean Dieuzaide, "Les Suds"


(Exposition « Les Suds » Jean Dieuzaide, Urrugne, Pyrénées-Atlantiques, 18 août)

L’un des premiers billets de ce blog ( Voyage en Ibérie, 20/09/2015 ) parlait d’un livre de Jean Dieuzaide portant en couverture « la Gitane ».
Depuis que je tiens ce blog je ne quitte plus mon appareil photo, je regarde différemment, plus attentivement sans doute. Je n’ai aucune prétention photographique si ce n’est partager un instant et ce qu’il éveille en moi.
Samedi en revoyant ces images de Jean Dieuzaide, je comprends pourquoi elles m’avaient bouleversé alors que je n’étais qu’un jeune homme qui cherchait sa place. Une telle vitalité!
Jean Dieuzaide était un ami de mon très cher oncle Pierre Igon, peintre au sourire éternel, doué d’une formidable énergie créatrice. Douceur et vitalité les réunissaient sans doute. Douceur et vitalité, deux mots que je m’attacherai à faire miens jusqu’à la fin de mes jours.
À cette belle exposition, il y avait bien sûr cette photo de la gitane, accompagnée de ce magnifique hommage de Robert Doisneau:


(La Gitane, Jean Dieuzaide)

Après une longue course, le voleur d’images s’arrête, tente d’établir le bilan de ce qu’il considérait comme une mission.
Oh, collègue, si l’ambition d’être pris au sérieux, aggravé d’un certain penchant pour la grandiloquence, t’a poussé à ne retenir systématiquement que les instants où la vie montrait un visage lamentable, je ne vois aucun inconvénient à ce que tu arrête là ton parcours et qu’enfin tu cesse de nous tricoter ce patchwork du malheur. Les images qui donnent le courage de vivre sont beaucoup plus rares, peut-être parce qu’elles nécessitent le courage de lutter contre la gravité, donc contre la pesanteur. Je n’ai pas à fouiller longtemps dans ma mémoire pour trouver une preuve toute simple: la gitane à l’enfant, cette photographie de Jean Dieuzaide, me parait être le meilleur exemple pour illustrer mes convictions.
Devant elle, nous nous sentons éclaboussé d’allégresse. Être témoin d’un tel instant de bonheur n’est pas à la portée de n’importe qui. Il faut avoir du rayonnement personnel pour ne pas effaroucher la joie des acteurs. D’avoir su l’arrêter et nous la transmettre est un acte généreux.
Yan, mon ami, debout, toi, ramasse ton sac et puisque tu as le don, tu dois partir pour encore nous rapporter des occasions de nous réjouir d’être vivants.
                                                                                                       (Robert Doisneau)

1 commentaire:

  1. "rapporter des occasions de nous réjouir d’être vivants" une mission qui nous grandirait chacun.
    à Pau, une exposition, Michel Dieuzaide "... mes Espagnes !" http://www.pau.fr/evenement/12160/14-michel-dieuzaide-...-mes-espagnes-.htm

    RépondreSupprimer