jeudi 14 février 2019



Saint-Valentin


(D167, entre Lagraulière et Uzerche, Corrèze)

Les jours rallongent, à dix huit heures trente, il y a encore suffisamment de lumière pour mêler le ciel et l’eau. Je reviens de Bretenoux dans le Lot. J’ai passé un moment dans un EPHAD avec quelques vieilles dames. Nous nous sommes racontés des histoires d’amour, c’est la Saint-Valentin. Depuis octobre je viens là une fois par mois. Un atelier, de quoi, encore une fois je ne saurais le dire. Nous conversons, nous nous racontons, c’est tout.
Je m’arrête sur le bord de la route. Ce miroir posé dans le vallon me renvoie tant d’images, il me dit que je suis fait de tous ces gens que je rencontre, il a l’éclat des yeux de Jeanne, le tranchant du sourire de Jeannette, la douceur de la main d’Irène, la noirceur des sourcils de Marie-Louise, l’épi dans les cheveux de Simone, la vivacité de Paulette, l’étonnement de Jeanne.
Il a la profondeur de l’amour de Sophie, le charme des routes qui ne finissent jamais.
Il a le regard de nos enfants, la confiance des collines.
Il a la voix des anciens, ce que l’on doit au ciel et à la terre.
Il garde la lumière du crépuscule un jour de Saint-Valentin.

1 commentaire:

  1. Une belle Saint Valentin, Pierre. A la dimension de tes mains, tes yeux et ton cœur !

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