Le tour de la terre
(Vaucresson, 7 avril, 14h 30)
Il est difficile d’envisager l’avenir, et pourtant le ciel est singulièrement clair.
Nous avons tracé un cercle de un kilomètre de rayon autour de notre maison, kilomètre réglementaire pour les sorties autorisées.
Nous sortons marcher une heure chaque jour.
Nous respectons les consignes, une heure, un kilomètre. Nous nous autorisons parfois un écart d’à peine une centaine de mètres ou quelques minutes, comme des enfants désobéissant.
Chaque fois que nous croisons quelqu’un, et c’est rare, nous nous écartons, nous nous saluons à distance. La distance semble nous rendre plus attentifs les uns aux autres.
Je redécouvre ma ville, mon village, neuf mille habitants, de nombreux jardins, des bois, actuellement interdits d’accès.
Aujourd’hui nous sommes passé par ce sentier coincé entre l’autoroute et les maisons. En regardant droit devant, on ne voit que le chemin, les arbres et le ciel.
Et je me prends à imaginer des hordes de chevreuils sur l’autoroute délaissé, partout des coquelicots tachant de rouge le bitume fissuré.
Et ce chemin qui ne finit pas, qui fait le tour de la terre, une terre sans barrières, où les portes des maisons n’ont pas de clés.
I like your idea.
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