samedi 3 avril 2021


Inventer des secrets au fond du jardin

(Arboretum de Chèvreloup, Rocquencourt, Yvelines, 1er Avril, 15h 05)

J’ai vu un chien pénétrer dans le bosquet, puis un enfant, un deuxième, un troisième, toute une bande. Ils criaient, brandissaient des bâtons, il y avait des grands et des petits, des garçons et des filles. les garçons portaient des culottes courtes, les filles étaient en jupe, les couleurs étaient d’un autre temps.

Je les ai suivis. À l’ombre des fleurs et des feuilles tendres, je n’ai trouvé personne. Seulement un trou dans la terre, un trou de la taille d’une main, un trou de lapin.

Et il y avait ce parfum, épicé, légèrement sucré. 

Quelques molécules s’insinuent au fond du nez puis s’en vont zigzaguant en tous sens dans les méandres du cerveau en quête d’un instant stocké dans un repli minuscule. 

C’est vif, doux. Ma main dans une autre, ou l’inverse. Une tonnelle de ferraille. L’herbe entre les pavés. Le liseron sur la palissade de bois gris. Un bouquet de buis. Une vasque en forme de bénitier. Un chien qui aboie. Les marches de pierre devant la maison. Les pierres plates à l’extrémité arrondie qui bordent le potager. Faire la balançoire au bout des bras de tante Madeleine. Inventer des histoires avant de s’endormir. Inventer des secrets au fond du jardin… Oui, c’est peut-être ça, ce parfum, inventer des secrets au fond du jardin, peut-être… 

1 commentaire:

  1. You caused my brain to find a number of childhood scenes--- Sitting in the sun on a warm spring morning, hearing only the sound of a distant single engine plane overhead. Hunting Easter eggs. Such vivid memories of a time when I was perhaps 5 or 6.

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