jeudi 4 avril 2024


Parce que nous sommes des hommes

(Poitiers,Vienne, 31 mars,17h 40)

Un père et son fils. Le petit commence tout juste à savoir lire. Ils viennent voir les chevaux dans la prairie au bord du Clain. L’enfant lit à haute voix la pancarte accrochée à la clôture: Ne pas nourrir les chevaux. Ça leur fait mal au ventre, dit le père, ils ont de l’herbe et du foin, ils n’ont pas besoin de pain dur. La prairie est à moitié inondée, les chevaux sont loin, en haut du champ. Quelques canards viennent se poser sur la marre. Le père et le fils suivent la route étroite entre les prés et la rivière en crue. L’eau est passée en dessous, seule une petite portion de route est impraticable.

Le paysage est chamboulé par la crue et les giboulées, les berges sont méconnaissables, l’eau est boueuse. Le père et le fils sont silencieux, un oiseau chante, l’orage n’est pas loin. Le père pense à l’Ukraine, à Gaza. Soudain le fils demande: Papa, pourquoi il y a toujours une guerre quelque part? Le père regarde son fils. Il est pourtant sûr de ne pas avoir pensé à haute voix. Il ne sait pas quoi dire. Ils se sont arrêtés. Le vent forcit, l’orage est plus près. Après un long silence, le père répond: Peut-être parce que nous sommes des hommes…

1 commentaire:

  1. He may be right. It seems to be built in-- coveting neighbors' stuff, lands, and women. I blame religion mostly. But back to the story. The father acknowledges his son's heart and mind.

    RépondreSupprimer