Le magnolia
La rue est étroite. La chambre de Jacqueline est sombre. Les volets sont jolis, mais inutiles.
Jérome va bientôt rentrer. Jérome travaille dans une grande banque, c’est un homme important. Un bel homme, respecté, admiré. Qui pourrait soupçonner qu’un tel homme la frappe, qu’il la force à l’attendre chaque soir debout dans le vestibule parée de ses plus beaux bijoux. Chaque soir dans le vestibule, elle s’agenouille pour le déchausser, et le satisfaire s’il en émet le moindre désir.
Puis les coups pleuvent au grès de ses humeurs.
Jacqueline ne sort plus. Son teint pâle décuple les ardeurs de Jérome.
Alors, le jour, quand Jérome est à la banque, Jacqueline se penche à sa fenêtre et regarde le magnolia au bout de la rue. Reviennent les jardins de son enfance où garçons et filles jouaient à chat entre les arbres.
Chaque printemps Jacqueline se fait la promesse de partir quand le magnolia fleurira.
Mais elle est toujours là, terrorisée…
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