samedi 19 mars 2016


Versailles


Autrefois, les oies descendaient bien plus loin, vers d’autres continents. Autour du grand canal les chevaux battaient le pavé et des dames emperruquées papotaient au bord de l’eau.
Les têtes sont tombées, les robes à panier ont cessé de tourner et les jardins ont été laissés à l’abandon.
Puis à nouveau on a taillé les arbres et réouvert les perspectives. Des barques de bois  chargées de japonais allaient et venaient sur le canal, tandis que des familles versaillaises - cinq enfants, loden, jupes plissées, culottes courtes, cagoules à bordure dentelée pour les plus petits - s’y promenaient le dimanche. Les oies passaient toujours leur chemin.
Aujourd’hui les touristes tournent autour du canal en gyropode Segway, les barques sont en plastique, les familles se réduisent et les oies passent l’hiver ici.
Un jour, les têtes tomberont à nouveau, les perspectives se brouilleront et les oies sauvages de plus en plus nombreuses envahiront les lieux…

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