mercredi 23 septembre 2020

 

L'été sans fin

(Vaucresson, 22 septembre, 18h 40)


Le figuier se penche comme un homme accablé ou, selon l’humeur, comme un homme qui cherche ses lunettes. Les branches basses rejoignent les soleils dont c’est le moment, créant en cet endroit une rafraîchissante luxuriance tandis que le reste du jardin est jaune et sec.

C’est la première fois depuis que nous avons planté cet arbre il y a vingt ans que la deuxième floraison arrive à maturité. Chaque jour je cueille une livre de figues vertes délicieusement sucrées. La récolte de juillet fut un régal, celle ci l’est autant; les fruits, ou plutôt les fleurs, la figue est une fleur, sont plus petits mais plus goûteux. 

L’été n’en finit pas. Je croque dans la figue gorgée de chaleur. Je sens sur la langue les grains savoureux. Dans le même temps la Californie brûle, les neiges du Kilimandjaro fondent.

Le figuier se penche comme un homme égaré cherche des traces dans la terre.

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