vendredi 18 septembre 2020


MeToo


(Cité du cinéma, Saint-Denis, 14 septembre, 13h 35)


Dans beaucoup de films, il y a une femme désespérée qui traverse un hall désert. Ses talons claquent sur le carrelage, son maquillage coule.

Dans beaucoup de films, il y a une femme désespérée adossée à un mur ou une colonne. Elle se laisse glisser doucement le long du mur, passe les mains autour de ses genoux repliés et regarde droit devant elle.

Dans beaucoup de films il y a un homme qui s’empare d’un extincteur pour briser une vitre ou une porte. Il est beau, bien coiffé et s’apprête à sauver l’héroïne en danger.

C’est ce que se dit Charlene assise sur le carrelage froid au pied de la colonne de métal.

Mais une actrice qui revient en trombe dans le studio un extincteur à la main et qui asperge de mousse le réalisateur qui l’a violentée, tout ceux qui n’ont rien dit et tout le matériel qui coûte une fortune, avant de balancer l’extincteur dans le décor, ça, elle ne l’a jamais vu. 

Alors elle essuie ses larmes, se lève, s’empare de l’extincteur et retourne vers le studio d’un pas décidé. 


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