lundi 8 novembre 2021


Un oiseau

 (Autoire, 8h 45)

Il y avait un oiseau, posé sur le rebord de  la fenêtre.

La buée sur la vitre lui donnait une drôle de forme. Un petit homme avec un gros ventre.

J’ai essuyé la vitre avec ma manche. Ça crissait sur le verre, comme un chant d’oiseau.

Le petit homme m’a regardé en dodelinant de la tête. Il m’a répondu, puis s’est envolé.

Le brouillard semblait ralentir son vol. Il s’en allait comme le ballon gonflé à l’hélium que l’enfant a lâché. Je l’ai regardé monter puis disparaître. Aussitôt, il m’a manqué.

Je suis sorti. Tout était calme, le village blotti dans la brume. J’ai cherché l’oiseau, attentif au moindre bruit, sur les branches, les toits, les gouttières, les fils électriques, les cheminées, les poteaux, du moins sur tout ce que le brouillard n’avait pas avalé.

Soudain, j’ai entendu un crissement, comme un chant, derrière un pot, sur le rebord d’une fenêtre. Une fenêtre à huit carreaux, aux montants bleus, au rez-de-chaussée d’une très vieille maison de pierre. Je me suis approché. Quelqu’un m’observait tout en frottant la vitre avec sa manche, la buée lui donnait une drôle de forme, une tête d’oiseau avec de grands yeux ronds. Je l’ai regardé en dodelinant de la tête, j’ai souri, et je m’en suis allé tout doucement.

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