jeudi 14 avril 2022


La mare aux fées

(Les Rouillats, Chemilly, Allier, 7h 30)

À sept heures il y avait un brouillard à couper au couteau, un brouillard qui avalait même le bruit des autos sur la route, le chant du coq et les aboiements des chiens. On distinguait à peine les deux arbres au bord de la mare. Je sentais dans l’air comme un frémissement, un froissement d’étoffe, une course furtive. Je ne bougeais pas, les pieds dans l’herbe humide, le doigt sur le déclencheur de mon appareil photo, à l’affût. 

Le soleil est apparu, la brume s’est dissipée, et soudain je l’ai vue plonger dans la mare, une fée, femme vêtue de blanc, traçant dans l’air un arc parfait, disparaissant sans un bruit, à peine celui d’une larme qui tombe dans un verre.

Je l’ai photographiée, en mode rafale pour être sûr de ne pas la perdre. Pourtant il n’y a rien, sur aucune image, juste deux arbres une marre d’argent et un soleil levant.

Mais je veux y croire, tout simplement parce que cette mare ne peut être qu’une mare aux fées pour l’éternel amoureux que je suis… 

2 commentaires:

  1. Ne change rien Pierre, reste ainsi éternel amoureux et croise encore de nombreuses marres aux fées au soleil levant. Très belle journée Marie - Pierre

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  2. An exquisite photo, and a evocative description. I don't believe I've thanked you recently for your posts. They enliven my evening.

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