Les enfants
(Forêt de Rambouillet, 17 avril, 11h 40)
Nous marchions depuis plusieurs heures. Les arbres les mieux exposés étaient d’un vert tendre, d’autres, à l’ombre dans les vallons, n’avaient pas encore leurs feuilles. Sur les chemins, les ornières étaient pleines d’eau. On pouvait y voir plonger de minuscules grenouilles. L’appel d’un coucou, le martèlement d’un pic-vert, le chant d’une fauvette, le bruissement furtif d’un rongeur dans les fougères fanées, chaque son était une friandise. Nous avions le pas léger et insouciant.
Soudain, ce devait au bord de la route des quenouilles, je vis ce gant accroché à une branche, un gant de cuir indiquant les hauteurs. Je levai la tête. Il y avait à la cimes de arbres, se balançant dans le vent frais, des enfants, autant d’enfants qu’il y avait d’arbres, tous tenant à bout de bras des pancartes sur lesquelles était inscrit un NON en lettres épaisses et noires.
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