dimanche 7 février 2016


 La Défense




Un dimanche à La Défense. Les hommes en noir ont disparus. L’esplanade est calme. Un léger vent du nord siffle entre les tours. Tout semble figé.
Je me souviens avoir rêvé devant des bateaux à voile exposés au CNIT.
Je me souviens avoir distribué du courrier étage par étage dans une de ces tours en compagnie du fils d’un roi africain. Il ne supportait pas cette tâche insultante pour son rang.
Je me souviens avoir passé des nuits entières au troisième sous sol de la tour Mobil. J’y massicotais et déliassais des kilomètres de papiers. L’entrée était sécurisée, les ordinateurs étaient des armoires, les machines bruyantes et mon collègue tenait à la cocaïne. J’embauchais à vingt deux heures, je débauchais à six heures. Parfois j’étais seul, je travaillais vite, et le reste du temps je lisais une fois les machines arrêtées, je lisais des livres de science fiction et je disparaissais bien en deçà du troisième sous sol.
Je me souviens de ces aubes fraiches où sur l’esplanade déserte j’imaginais qu’un jour la végétation s’infiltrerait partout entres les dalles, dans la moindre fissure de béton, jusqu’à reconquérir son territoire…

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