lundi 1 février 2016



Misemono-goya


A la Halle Saint Pierre, je reste longtemps devant cette tenture, une bannière de Misemono-goya, des freak shows japonais. Je me souviens des bandes dessinées que je lisais enfant, de mes panoplies de cowboy, de policier, d’indien ou de Thierry La fronde. Je me souviens des arcs ou fusils en bois bricolés avec amour. Je me souviens de ma première, et unique, carabine à plomb.
Je me souviens de cet entresort à la fête foraine de Saint Girons où une femme sans corps, une tête vivante, était posée sur un lit de coton. J’avais douze ans, et le soir même je goûtai ma première ivresse après avoir bu la bouteille de cidre d’un panier garni gagné au tir aux pigeons.
Je suis immobile devant cette image, quand je remarque un petit garçon lui aussi immobile devant la bannière. Il se tient légèrement en retrait, curant son nez avec volupté.
Et je me demande à quel âge, lui, si ce n’est pas déjà fait, se rendra- t-il compte qu’il y a des gens qui meurent, des gens qui mentent et des gens qui perdent la raison, pour de vrai…?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire