Frémissements
Un battement d’ailes me sort de ma contemplation. Encore une fois je suis là tout au jour qui se lève dans un lieu que je découvre. En face ce sont les Grands Moulins de Corbeil. Les rides sur l’eau, la forme du nuage, et je pense à ce frémissement utopique né place de la République qui se propage depuis quelques jours.
Je pense aussi à cet homme des Moulins de Paris qui m’enseignait les gestes de son métier alors que je devais interpréter un boulanger pour une publicité. À la fin de la journée de tournage, il me confia, à moi le saltimbanque: « T’es un artiste, toi, viens, j’aimerais te montrer quelque chose. » et il me conduisit dans un débarras et là, d’un carton , il sortit une quantité inimaginable de feuillets, une vie d’écriture, un poème pour chaque moment important de sa vie. Il me les offrait à lire, avec une extraordinaire naïveté, j’étais bouleversé.
Je pense à toutes les fois où je me suis levé à l’aube, ai parcouru des kilomètres, puis déchargé et monté mon décor avant de raconter aux enfants une histoire avec quelques marionnettes. Le poids des caisses et des marottes dans les bras, la légèreté du conte dans le coeur.
Je pense au vacarme des machines à l’intérieur des Moulins et, vu de l’autre berge, je les trouve beaux.
Je pense que ça va être une belle journée…
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