samedi 5 novembre 2016


A Mailly-Maillet


Dans cette  maison de Mailly-Maillet vit un menuisier bien fatigué. Les doigts déformés par l’arthrose il délaisse  ses outils et passe de plus en plus de temps assis sur le perron. Là, il y a un arbre qui veille, se penche et lui murmure à l’oreille quelques conseils fraternels.
Il l’a vu pousser, s’incliner vers le toit de l’atelier tandis qu’il sciait, limait, rabotait, creusait, ou perçait. Pendant des années, il lui a parlé,  il lui a parlé comme l’indien  parle au gibier qui le nourrit.  L’arbre bruissait, craquait, se penchait un peu plus et grandissait toujours. Maintenant  l’arbre a cessé de grandir.
En fin d’après midi quand les feuilles accrochent la lumière, l’homme pose ses doigts noueux sur un rayon de soleil et tend l’oreille vers les plus hautes branches...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire