Glagla
Depuis si longtemps je suis sur les routes. Quand nos enfants étaient petits, je leur écrivais des histoires que Sophie leur lisait le soir. Je choisissais des cartes postales dont je m’inspirais, j’écrivais à la plume et glissais le tout dans de grandes enveloppes.
Les enfants sont grands maintenant, il font leur vie, et je suis toujours sur les routes. Je n’ai pas cessé de raconter des histoires. Je fais moi même les images et j’écris sur l’ordinateur.
Hier soir je jouais un spectacle à Pontonx-sur-l’Adour, un spectacle où il y était beaucoup question d’histoires. Au cours de la soirée, je ne fus pas toujours dans le bon tempo. Aujourd’hui j’ai roulé toute la journée, pour rentrer à la maison et retrouver Sophie. J’ai quitté Pontonx ce matin à huit heures après avoir bu un café, dans le centre de vacance désert où j’étais hébergé, un café accompagné de vague à l’âme automnal. Puis ce fut la route, lumineuse; j’y laissai sur le bas coté toutes les mauvaises pensées.
Alors ce soir, dans cette sorte de torpeur mêlée de fébrilité après huit heures de route, voici une histoire pour les enfants, vos enfants, vos petits enfants, une petite histoire pour se réchauffer avec les premiers froids: l’histoire de Glagla.
Il était une fois un petit garçon qui avait toujours froid. il avait le nez froid, les mains froides et les pieds froids et répétait sans cesse glagla glagla. On le nomma Glagla, et pour le réchauffer on lui enfilait pull sur pull, pulls de laine, angora, cachemire, alpaga ou astrakan. Mais rien n’y faisait, glagla répétait glagla et ne savait rien dire d’autre. Il finit par devenir une énorme boule de laine qui roulait pour se déplacer et d’où dépassait seule sa petite tête. À tant rouler sur la terre, des graines se logèrent entre les fils de laines et y germèrent, jusqu’à ce que poussent sur cette grosse boule plantes et arbres de toutes sortes. Insectes, oiseaux et mammifères s’y installèrent . Ainsi naquit une nouvelle planète. Au pôle nord on y voit un visage souriant gravé sur une énorme pierre.
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