La Terre est douce
Quand Ladji a le mal du pays, il chausse ses baskets, des baskets Nike avec la virgule, des baskets dont rêvent tous les gamins là-bas, des baskets payées avec son premier salaire. Il quitte la ville, Hondarribia, et il court sur le sentier des douaniers, le sentier pierreux qui longe l’océan au pied du Jaïzkibel. Il court vite, saute de pierre en pierre, effraye les Pottoks et ne craint ni les ronces ni les taons.
Il court jusqu’à cette petite crique où la pierre à la couleur de sa terre natale, où la mer a creusé des lits de douceur et sculpté des fétiches pour conjurer le mauvais sort. Là il se couche sur le rocher, se love dans un creux. Il écoute. L’océan peut gronder, la terre est douce.
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