vendredi 24 mars 2017


Les fougères dans le vent d'été


Il avait été un immense danseur. À 70 ans, son corps malmené pendant des années au service de la beauté n’était que douleur. Chaque matin avant toute chose, deux heures durant, il le déroulait. Patiemment ce grand corps sec se dépliait, articulation après articulation, se déployait, ébauchait quelques courbes, de plus en plus amples. La douleur lentement s’effaçait  et  après quelques derniers exercices à la barre, l’homme retrouvait un peu de la légèreté de ses premiers pas dans les prairies de son enfance, la légèreté des fougères dans le vent d’été.

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